2011, une année cruciale

Les cinq clochers de la cité picarde sont engagés dans une année importante : les dossiers économiques et urbanistiques s’amoncellent, tandis que la préparation des prochaines élections communales, dans un contexte de dissensions internes, risque de se révéler houleuse.

Comme l’an dernier, à pareille époque, Tournai ouvre la danse de nos dossiers régionaux. Et ne fera pas exception : cette année, les villes traversées par Le Vif/L’Express seront passées au crible de leurs souvenirs d’occupation. Des souvenirs forcément traumatisants, surtout pour une ville comme Tournai : bombardée sans pitié aux premiers jours du conflit, la cité a dû se relever tant bien que mal avant d’être à nouveau pilonnée, par les Alliés cette fois. Entre-temps, le petit commerce, le marché noir et les attentats politiques rythmèrent son quotidien. La position privilégiée de Tournai, en termes de n£ud de communication sur l’échiquier européen, ne s’est donc pas toujours dressée comme un atout majeur…

Eurométropole et élections

Nous parlerons d’ailleurs, dans les pages qui suivent, de l’importance des réseaux ferroviaires et fluviaux dans l’émancipation économique de cette ville traversée, rappelons-le, par l’Escaut : le contexte de l’eurométropole Lille-Courtrai-Tournai, qui sera présidée prochainement par Rudy Demotte (PS), doit pouvoir booster les initiatives liées au développement tournaisien. La récente annonce des suppressions d’emplois chez Les Trois Suisses n’a fait que renforcer l’idée qu’il faut s’orienter vers le futur et l’excellence technologique pour s’ancrer avec sérénité dans l’avenir économique. Toujours dans le cadre de cette fameuse eurométropole.

La présence locale, pour ne pas dire l’omniprésence, de plus en plus affirmée du ministre-président Rudy Demotte confirme aisément que la ville la plus étendue en superficie du pays, forte de ses quelque 69 000 habitants, fait partie des acteurs majeurs du devenir belge francophone. L’actuel bourgmestre Christian Massy (PS), qui arrive au terme de son activité mayorale, se verrait bien transmettre les clés de sa majorité au Premier wallon. Nous évoquerons ainsi, dans ce dossier, les enjeux qui se profilent en vue des prochaines élections communales. On sera en octobre 2012 et Rudy Demotte devrait être définitivement installé dans la ville. Sa suprématie, annoncée comme inéluctable, peut-elle être contestée ? Certains candidats s’imaginent parfaitement jouer les trouble-fêtes, à l’extérieur comme à l’intérieur d’un parti socialiste local miné par ses dissensions. Des femmes comme Marie-Christine Marghem (MR) ou Ludivine Dedonder (PS), pourraient bien voler la vedette à leurs collègues masculins. Une place de bourgmestre ou, à tout le moins, de bourgmestre faisant fonction, est en jeu…

L’immobilier en hausse

2011 verra donc tout ce petit monde se positionner en vue des échéances électorales. 2011, par ailleurs, s’annonce également cruciale dans le développement de certains dossiers urbanistiques et patrimoniaux, malgré un budget taillé à l’économie. De l’extension du centre commercial des Bastions à l’aménagement de la plaine des Man£uvres, en passant par les liftings du Conservatoire ou du musée des Beaux-Arts, on ne compte plus les projets dont les dossiers attendent d’être finalisés administrativement. Une série de développements immobiliers sont également en passe d’être concrétisés, dans un contexte où le notariat local affirmait au début de l’année que le résidentiel neuf se portait bien à Tournai. Nous verrons, là aussi, quelles sont les dernières tendances d’un marché reparti à la hausse après une année 2009 un peu plus difficile. L’heure du renouveau peut-être…

GUY VERSTRAETEN