Un appareil qui fortifie la farine pour mettre fin a la malnutrition

En partenariat avec Rolex

Mettre fin à la malnutrition, telle est la mission que s’est fixée l’entrepreneur social Felix Brooks-church. Son dispositif de dosage, « Dosifier », enrichit la farine à moindre coût avec des nutriments essentiels ; celui-ci a déjà bénéficié à plus de 25 millions de personnes en Afrique de l’Est. Avec le soutien de Rolex, le projet s’étend désormais en Éthiopie.

Felix Brooks-church a fondé l’ONG Sanku avec un objectif en tête : améliorer le quotidien de millions de personnes en ajoutant des nutriments essentiels à leur nourriture. Depuis plus de dix ans, Sanku installe des dispositifs de dosage dans des moulins en Tanzanie et au Kenya. Ces appareils ajoutent, pendant le broyage des grains, des doses précises de micronutriments vitaux tels que le fer, la vitamine B12 et le zinc. Grâce à un modèle commercial novateur, le coût reste économiquement avantageux tant pour Sanku que pour les meuniers et pour les personnes qui en ont le plus besoin.

Des nutriments pour 5 milliards d’assiettes par an

Grâce au soutien continu de l’Initiative Perpetual Planet de Rolex, Sanku peut aujourd’hui se développer rapidement en Éthiopie et possède le potentiel pour venir en aide à plusieurs millions de personnes supplémentaires, dont la santé et les perspectives de développement sont fortement impactées par la malnutrition. Cette expansion est rendue possible par la construction d’une usine en Tanzanie, qui prépare les mélanges de nutriments. Cette usine produit à l’heure actuelle de quoi fortifier 5 milliards d’assiettes par an, une avancée importante qui rapproche Sanku de son objectif : fournir suffisamment de nutriments essentiels pour l’ensemble de la population éthiopienne.

Des dispositifs de dosage pour toutes les tailles de moulins

Lorsque Felix Brooks-church a apporté ses premiers dispositifs de dosage en Tanzanie, ces appareils ne convenaient que pour de petits moulins fonctionnant à l’échelle d’un village. L’entrepreneur a constaté que les grossistes n’enrichissaient pas tous la farine qu’ils vendaient, et quand ils le faisaient, ils utilisaient des nutriments de moindre qualité. « Cela n’améliora pas la santé des populations. Chaque fois qu’un meunier produit de la farine sans l’enrichir avec des nutriments de qualité, on perd une chance de sauver une vie », explique Felix Brooks-church. Sanku développe des appareils qui conviennent à tous les moulins, quelle que soit leurs tailles.

Une production locale pour améliorer la vie des populations

En Tanzanie, Sanku a aussi construit une usine de production de nutriments en Tanzanie. La production de nombreux nutriments localement permet de proposer une alimentation nourrissante à des prix défiant toute concurrence. Le coût par personne et par an avoisine les 10 centimes. « Toute économie que l’on réalise, on en fait bénéficier le consommateur, qui n’est autre que le meunier », affirme l’entrepreneur.

L’usine propose aussi des formations et de l’emploi, qui permettront d’améliorer la vie des populations locales dans les années à venir.

Un dispositif de dosage pour donner du contrôle aux communautés

En Tanzanie et au Kenya, les communautés qui souffrent le plus de malnutrition se procurent leur aliment de base, la farine de maïs, au moulin du village. Bien souvent, les meuniers travaillent dans une pièce de la taille d’une chambre. En Éthiopie, la céréale la plus représentée est en revanche le blé, mais seulement 364 grands moulins doivent fournir la farine pour 40 millions de personnes.

Felix Brooks-church se réjouit de disposer de ces chiffres. Dans un pays qui fait face à de nombreux défis, notamment un accès instable à la nourriture en raison des conflits, chaque « Dosifier « installé représente une avancée concrète. « On donne aux gens la possibilité d’avoir le contrôle sur leur destinée, dès le premier jour. »

Installer un « Dosifier » dans un moulin reste ce que Felix Brooks-church préfère dans son travail, car quelques heures seulement après l’installation, il voit déjà des mères venir acheter la nouvelle farine enrichie.

Surveillance et alarme automatiques

Sanku a progressivement amélioré le dispositif : le Dosifier est devenu plus efficace, plus attrayant et plus facile à utiliser. Il peut fonctionner avec du blé comme principale denrée, et le premix de fortifiants alimentaires est protégé des UV qui détériorent les nutriments. L’appareil détecte automatiquement le niveau du premix dans le compartiment et, s’il est bas ou qu’une anomalie est détectée, tant le meunier que Sanku sont avertis via une communication GSM. Pour Sanku, la possibilité d’intervenir à tout moment est cruciale car en Éthiopie, l’enrichissement des aliments est une méthode tout à fait novatrice.

Entre petits succès, larmes et émerveillement

L’implantation des « Dosifiers » en Éthiopie représente un grand pas en avant pour le projet de Felix Brooks-church et de Sanku, une étape clé dans leur mission de procurer une alimentation saine à des millions de personnes en Afrique de l’Est.

Felix Brooks-church a parcouru un chemin énorme, un chemin qui a débuté en 2010, à même le sol d’une quincaillerie népalaise minuscule au pied de l’Himalaya. C’est là qu’il a développé le prototype de son dispositif de dosage, sur la base de simples croquis d’ingénieurs de l’université de Stanford. Après deux ans de développement, il a abouti à un appareil permettant de mélanger de manière pratique et contrôlable des nutriments à des céréales moulues. « Il y a eu beaucoup de petits succès, des larmes, et de l’émerveillement », se souvient-il. Cela représentait un tel accomplissement qu’il a décidé de donner à son entreprise le nom du petit village népalais où tout a commencé : Sanku.

La malnutrition ne s’arrête pas à un village ou un pays

« Chaque fois que j’installe un « Dosifier », je repense au premier prototype qui a fonctionné, l’appareil qui a fait de Sanku ce que l’organisation est aujourd’hui », conclut Felix Brooks-church. « Je ressens chaque fois les mêmes émotions, j’ai presque les mêmes larmes, j’éprouve la même satisfaction et la même joie à chaque installation réussie. »
Mais il pense déjà à la suite. Avec le soutien de Rolex, il veut développer et étendre le projet encore davantage. « Nous ne voulons pas régler le problème de malnutrition dans un seul village ou un seul pays. Nous voulons y mettre un terme définitif. Notre objectif depuis le début est d’atteindre les 100 millions de personnes d’ici 2030. »

Rolex soutient des personnes et organisations qui recherchent et développent des solutions aux problèmes de la planète et qui ainsi contribuent à rendre le monde meilleur et à préserver la planète pour les prochaines générations. Dans cette série Le Vif met leurs efforts en lumière. Le Vif a réalisé ces articles en toute indépendance rédactionnelle.

Découvrez ici l’article précédant dans cette série : L’espoir d’une planète sans plastique

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