L'eurodéputé italien Andrea Cozzolino (Photo de John THYS / AFP)

Qatargate: premier feu vert de l’Italie à la remise de l’eurodéputé Andrea Cozzolino à la Belgique

La justice italienne a donné un premier feu vert à la remise à la Belgique de l’eurodéputé italien Andrea Cozzolino, visé par un mandat d’arrêt européen dans le cadre du scandale dit du « Qatargate ».

Cette décision rendue par la cour d’appel de Naples (sud), qui statuait en première instance, fera toutefois très probablement l’objet d’un appel de la part des avocats de l’eurodéputé, qui ont cinq jours pour le faire, selon l’agence italienne AGI. Cet appel devant la Cour de cassation est suspensif. Selon le justice belge, Andrea Cozzolino, président depuis 2019 de la Délégation pour les relations avec les pays du Maghreb, aurait « reçu de manière indue (…) de l’argent pour exercer ses fonctions parlementaires européennes de manière à favoriser les intérêts du Maroc au sein du Parlement européen ». Des accusations que l’eurodéputé a fermement rejetées lors de l’audience qui s’est tenue mardi devant la cour d’appel de Naples, selon le journal local Il Mattino.

Le 2 février, le Parlement européen avait voté la levée de l’immunité de M. Cozzolino, temporairement exclu du groupe des Socialistes & démocrates (S&D). Il avait été arrêté puis assigné en résidence le 11 février en Italie Auparavant, le 16 décembre, le Parti Démocrate italien (gauche) avait annoncé sa suspension « à titre préventif » du registre de ses membres, « jusqu’à la clôture des enquêtes en cours concernant le scandale du Qatargate« , de sorte à « protéger l’image du parti ».

Six suspects, plus aucun incarcéré

Dans cette affaire de corruption présumée au profit du Qatar et du Maroc, au moins six suspects ont été inculpés en Belgique, soupçonnés notamment de participation à une organisation criminelle et de blanchiment d’argent. Plus aucun n’est incarcéré et ne restent placés sous bracelet électronique en Belgique que l’ancien eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri et l’élue grecque Eva Kaili, elle aussi socialiste, une des vice-présidente du Parlement européen, privée de ce titre.

Le scandale a éclaté en décembre 2022, quand les enquêteurs belges ont mis la main lors de perquisitions à Bruxelles -notamment aux domiciles de Mme Kaili et de M. Panzeri- sur environ 1,5 million d’euros en petites coupures réparties dans des valises ou des sacs. La justice belge soupçonne des versements en liquide intervenus en échange de décisions ou prises de position politiques favorables au Qatar et au Maroc au Parlement européen, ce que Doha et Rabat ont fermement nié. 

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