Faut-il compléter le programme Reach de contrôle des produits chimiques? © Getty Images

Elections européennes: d’Ecolo au MR, six nuances de Pacte vert

Gérald Papy
Gérald Papy Rédacteur en chef adjoint

Ecolo en pointe, le MR en retrait, et entre les deux, des partis qui insistent sur la dimension d’équité sociale que le Green Deal devrait préserver.

Dans le cadre de la campagne des élections européennes, Le Vif propose une série d’articles sur leurs enjeux. Le quatrième épisode est consacré à la question environnementale et climatique. Aux partis belges francophones, a été posée cette question: «Les législations actuelles du Pacte vert européen vous satisfont-elles ou estimez-vous qu’il faudra les améliorer lors de la prochaine législature?»

Aucune formation n’est ouvertement contre le Green Deal. Mais entre celles qui veulent aller plus loin et celles qui s’accommodent des reculs proposés par la Commission européenne dans le secteur agricole, il y a un fossé difficilement surmontable. Sans surprise, Ecolo est le parti le plus enclin à développer des mesures dans le domaine. Saskia Bricmont, la tête de liste aux élections, souhaite «accélérer la transition» en adoptant de nouvelles législations, dont «celles restées en rade sous ce mandat pour des raisons purement politiques» (révision du programme Reach sur les produits chimiques et réduction de 50% de l’usage des pesticides), et «améliorer l’existant» en incluant «le secteur financier à la directive sur le devoir de vigilance» et en ajoutant d’autres écosystèmes que celui de l’Amazonie au règlement antidéforestation, notamment le Cerrado au Brésil. «Au-delà des législations adoptées, 2024-2029 doit être synonyme d’une accélération du Pacte vert pour atteindre les objectifs 2030 et de le faire battre d’un cœur social, pour accompagner la transition et la rendre socialement plus juste», insiste Ecolo.

Le Parti socialiste, Les Engagés et DéFI insistent, eux aussi, sur l’objectif d’équité sociale qui doit guider les responsables européens dans leur prise de décision en matière environnementale. Les socialistes proposent «un impôt européen sur la grande fortune pour financer la transition énergétique». Les centristes estiment que dans le cheminement du Pacte vert, des adaptations, par exemple en ce qui concerne la directive sur l’électrification des voitures, peuvent être envisagées «pour que personne ne soit laissé sur le côté et parce qu’en cinq ans, certains paramètres ont changé». Les démocrates fédéralistes estiment enfin que «le Pacte vert ne pourra avoir d’effets que s’il est accepté par tous ceux qui doivent l’appliquer», et prônent pour la prochaine mandature, la mise en place d’un «système alimentaire durable». Le PTB partage ce souci d’équité sociale mais est plus sévère quant à la pertinence du pacte («Le Green Deal reporte le coût des mesures sur les travailleurs») et plus radical sur les mesures prônées («Il faut changer d’approche»). Il propose, par exemple, de «garantir que les gens puissent rénover leur maison ou appartement sans surcoût grâce à un système de tiers payant».

Sans surprise non plus, le MR est le plus réservé sur le Pacte vert européen dont il soutient l’ambition tout en affirmant qu’«il sera sans doute nécessaire de revoir certaines de ses 150 initiatives à la lumière des événements de ces cinq dernières années et de l’approche parfois utilisée.» En ligne de mire, la stratégie Farm to fork («De la ferme à la table», qui entend promouvoir au sein de l’Union un «système alimentaire durable» ) que les libéraux appellent à revoir en profondeur «afin de maintenir le soutien à nos agriculteurs et travailler à notre souveraineté alimentaire».

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