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Tuerie au Texas: le FBI n’a pas accès aux données du portable du tueur

Le Vif

Le FBI n’a pas encore pu accéder aux données du téléphone portable de l’auteur de la tuerie du Texas, ont annoncé mardi les enquêteurs, un obstacle qui pourrait relancer le débat sur le cryptage des communications et la protection de la vie privée.

Le tueur, Devin Patrick Kelley, a notamment contacté son père pendant sa fuite après avoir ouvert le feu dimanche sur des fidèles rassemblés dans l’église de Sutherland Springs, une bourgade de 400 habitants, tuant 25 paroissiens dont une femme enceinte et en blessant 20, selon les autorités. Un différend familial, notamment une dispute avec sa belle-mère à qui il avait envoyé des messages de menaces, pourrait être à l’origine du carnage, selon les enquêteurs.

« A cette heure nous ne sommes pas capables d’entrer dans ce téléphone », a expliqué Christopher Combs, responsable de l’enquête pour le FBI, lors d’un point-presse 48 heures après la tuerie. « Cela souligne un problème auquel nous avons déjà été confrontés avec les avancées de la technologie pour ces téléphones et l’encryptage, les forces de l’ordre au niveau local ou fédéral ont de plus en plus de mal à entrer dans ces téléphones », a-t-il affirmé, en refusant de confirmer que le portable incriminé était un iPhone.

Apple s’était retrouvé au centre d’un bras de fer avec la justice américaine en refusant d’aider la police à contourner les mesures de sécurité pour accéder au contenu crypté d’un iPhone appartenant à l’un des auteurs de l’attentat de San Bernardino en Californie, qui avait fait 14 morts le 2 décembre 2015. Le FBI voulait déterminer les liens éventuels d’un tireur avec le groupe Etat islamique mais le constructeur avait fait valoir que cela mettrait en péril la protection des données de centaines de millions d’utilisateurs d’iPhone. Le FBI avait finalement réussi à déverrouiller l’appareil grâce à des prestataires extérieurs qui n’avaient pas été identifiés.

M. Combs a assuré mardi que le FBI réussirait de toute façon à accéder aux données du téléphone car le Bureau avait « des partenaires avec lesquels nous travaillons » pour décrypter les données des téléphones mobiles.

En octobre, le directeur du FBI Christopher Wray avait admis l’ampleur du problème de décryptage sur le travail des enquêteurs, indiquant que les données de près de 7.000 téléphones portables n’avaient pas pu être débloqués dans les 11 précédents mois même si la police fédérale « a l’autorité légale pour le faire ». « C’est plus de la moitié des téléphones mobiles auxquels nous avons tenté d’accéder pendant cette période », a-t-il dit lors d’une conférence, « et c’est juste pour le FBI ». « C’est un énorme, énorme problème », a souligné M. Wray, affirmant que cela perturbait des enquêtes sur des affaires de « drogue, de trafic d’être humain, d’antiterrorisme, de contre-espionnage, de gangs, de crime organisé et de pédophilie ».

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