Le Premier ministre australien Scott Morrison © REUTERS/Fazry Ismail

Terrorisme: l’Australie dévoile un projet radical de déchéance de nationalité

Le gouvernement australien a dévoilé jeudi son projet radical de déchoir de leur nationalité australienne les personnes condamnées pour terrorisme, même si elles sont nées dans l’immense île-continent.

À la suite d’une série d’attaques d’inspiration djihadiste et de projets déjoués, le Premier ministre Scott Morrison a déclaré qu’il fallait durcir la législation.

Aux termes des textes actuels, les autorités peuvent priver de leur nationalité australienne les personnes condamnées à plus de six ans de prison pour activité terroriste mais seulement s’il s’agit de binationaux.

Le gouvernement veut désormais déchoir de leur citoyenneté les ressortissants australiens nés en Australie qui seraient « raisonnablement » susceptibles d’obtenir la nationalité d’un autre pays du fait de leurs origines.

« Les gens qui commettent des actes terroristes ont rejeté absolument tout ce que représente ce pays », a dit M. Morrison lors d’une conférence de presse. « Il y a quelque chose qui ne peut être toléré, ceux qui se livrent à ce type d’activité, et qui ont une citoyenneté ailleurs ou dont on estime qu’ils peuvent en avoir une, ils peuvent s’en aller ».

Le gouvernement présentera ses amendements d’ici la fin de l’année, a-t-il ajouté.

Les autorités veulent aussi imposer des « ordres d’exclusion temporaire » aux « combattants étrangers revenants », à savoir les Australiens partis combattre dans les rangs de groupes djihadistes dans les zones de conflit. Inspirée de la loi britannique, cette disposition permettrait d’interdire à un Australien de rentrer pendant une période pouvant aller jusqu’à deux ans et de lui imposer un contrôle strict à son retour.

D’après le ministre de l’Intérieur Peter Dutton, il y a eu sept attaques d’inspiration terroriste en Australie depuis 2014 tandis que 15 complots ont été déjoués. Neuf personnes condamnées pour terrorisme ont déjà été déchues de leur nationalité en vertu des textes existants, la plupart pour des faits commis à l’étranger, a-t-il ajouté.

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