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Syrie : reprise des bombardements et des combats

De violents combats opposaient lundi soldats syriens et déserteurs à Idleb (nord-ouest), les bombardements de l’armée ont repris à Homs et deux civils ont été tués à Hama (centre), selon une ONG, au premier jour de la mission des observateurs internationaux en Syrie.

« Deux civils ont été tués par des tirs des forces gouvernementales sur leur voiture à Hama », a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) dans un communiqué.

A Homs, « les forces gouvernementales bombardent au mortier les quartiers de Khaldiyé et de Bayada », a ajouté cette organisation basée en Grande-Bretagne, précisant que 30% de cette ville qualifiée par les militants de « capitale de la révolution » échappaient encore au contrôle de l’armée.

Ces derniers mois, Homs a subi de violents bombardements, en particulier sur le quartier symbole de Baba Amr, repris par l’armée le 1er mars au terme d’un mois de pilonnage destructeur.

Dans la ville d’Idleb (nord-ouest), de violents combats opposaient soldats et déserteurs, a ajouté l’OSDH, sans évoquer de bilan dans l’immédiat.

Les premiers observateurs sont à Damas

Les six premiers observateurs internationaux chargés de surveiller le fragile cessez-le-feu en Syrie sous l’égide de l’ONU sont arrivés à Damas, a annoncé dimanche un porte-parole des Nations unies.

Ces six observateurs sont les premiers sur une équipe de 30 personnes dont l’envoi a été décidé samedi par le Conseil de Sécurité de l’ONU. « Les autres observateurs de l’équipe avancée sont attendus en Syrie dans les prochains jours », a déclaré Kieran Dwyer, porte-parole du département des Nations unies chargé du maintien de la paix.

Le premier groupe doit installer un quartier général et préparer les procédures de routine de sorte que la mission puisse vérifier que la cessation des hostilités, qui a en principe débuté jeudi entre les forces du président Bachar al-Assad et les combattants de l’opposition, tient toujours.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), les forces gouvernementales ont tué dimanche cinq civils, dont trois à Homs, dans le bombardement le plus violent depuis l’entrée en vigueur de la trêve jeudi, quelques heures avant l’arrivée des premiers observateurs.

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est déclaré « très inquiet » dimanche de la situation sur le terrain.

L’émissaire de la Ligue arabe et de l’ONU Kofi Annan souhaite l’envoi de plus de 200 observateurs en Syrie, mais le Conseil de Sécurité a décidé qu’une mission de plein droit ne pourrait se rendre sur place que si les violences cessaient.

Un test pour la volonté du régime Assad Le déploiement d’observateurs non armés de l’ONU représente un test de la volonté du régime du président Bachar al-Assad de respecter le plan de sortie de crise auquel il a souscrit, a indiqué dimanche soir le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, à l’issue d’un dîner à Bruxelles avec le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, en compagnie du prince Philippe et de son collègue de la Défense, Pieter De Crem.

« Nous avons une analyse très commune » de la situation en Syrie, a assuré le chef de la diplomatie belge, en saluant les « efforts » et les « risques » pris par l’émissaire de la Ligue arabe et des Nations unies, Kofi Annan, l’ex-secrétaire général de l’ONU auteur de ce plan.

Mais M. Reynders a rappelé, lors d’un entretien téléphonique avec l’agence BELGA, le « peu de confiance » qu’il avait dans le régime de Damas. « Le cessez-le-feu n’est pas vraiment respecté », a-t-il souligné en insistant sur la délicate mission des observateurs onusiens et sur la responsabilité de la Syrie pour garantir leur sécurité, alors que le conflit dure depuis treize mois et a fait plus de 10.000 morts, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

La résolution 2042 adoptée samedi par le Conseil de sécurité pour autoriser le déploiement dans les prochains jours de trente observateurs militaires non armés, stipule que Damas est responsable de leur sécurité. Leur nombre pourrait être ensuite porté à 250. « Si cela n’est pas concluant », la communauté international devra envisager d' »autres initiatives », a prévenu M. Reynders, en évoquant une nouvelle fois la mise en place de « corridors humanitaires avec une présence militaire » étrangère « pour accompagner l’humanitaire ». « On va être vigilants sur le sujet » dans les prochaines semaines, a ajouté le ministre.

Dans l’après-midi, M. Ban s’était, à l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre Elio Di Rupo, dit « très inquiet » de la situation sur le terrain en Syrie où le cessez-le-feu a été de nouveau mis à mal dimanche par de violents bombardements de Homs (centre).

L’entrée en vigueur du cessez-le-feu jeudi matin a marqué une rupture avec les derniers mois, où les morts se comptaient quotidiennement par dizaines. Mais les violences n’ont pas cessé pour autant, faisant au moins 32 morts au cours des trois derniers jours.

Le Vif.be, avec Belga

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