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Syrie : Annan réclame un cessez-le feu pour procéder à une transition politique

Alors que les violences se poursuivent en Syrie, l’émissaire de l’ONU Kofi Annan juge « impératif d’obtenir un cessez-le-feu » pour mettre en oeuvre l’accord conclu à Genève samedi. Moscou ne participera pas vendredi à la réunion des Amis du peuple syrien.

Qui y croit encore en Syrie ? L’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan, auteur d’un plan de sortie de crise resté jusqu’ici lettre morte, a pourtant jugé mardi « impératif » d’avoir un cessez-le-feu en Syrie afin de procéder à une transition politique. Censée être en vigueur depuis le 12 avril, la trêve prévue par ce plan est constamment violée et des dizaines de personnes meurent chaque jour dans la répression et des combats entre rebelles et soldats de l’armée syrienne.

« Il est impératif d’obtenir un cessez-le-feu », a déclaré à la presse Ahmad Fawzi, le porte-parole de M. Annan, après l’accord sur une transition politique en Syrie conclu samedi à Genève. Avec cet accord, il y a eu selon lui un « changement (…), spécialement de la position des Russes et des Chinois », deux alliés de poids du régime syrien. Mais le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a accusé certains pays occidentaux de « dénaturer » l’accord auquel est parvenu le Groupe d’action sur la Syrie, réunissant les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Chine, Russie, France et Grande-Bretagne), la Turquie et des pays arabes. Cet accord prévoit un gouvernement de transition qui pourra inclure des membres du gouvernement actuel et de l’opposition, et devra être formé sur la base d’un « consentement mutuel ». Pour Washington, ce plan offre à l’opposition des « garanties en acier » pour que le président Bachar al-Assad ne participe jamais à un futur gouvernement, une des conditions posées par l’opposition avant toute transition.

Parallèlement, la Russie, principal soutien du régime, a douché froid ceux qui avaient annoncé un changement de sa position vis-à-vis du régime syrien, faisant savoir qu’elle ne participerait pas à la réunion des Amis du peuple syrien qui rassemblera vendredi des pays arabes et occidentaux, organisations internationales et groupes d’opposants syriens.

L’opposition divisée sur la question d’une intervention étrangère

Pendant ce temps, les opposants réunis depuis lundi au Caire, ont peiné mardi soir à trouver un consensus sur la transition en Syrie, en raison notamment de divergences sur la nécessité d’une intervention militaire étrangère. Plusieurs groupes ont en outre boycotté ou quitté les débats. La réunion du Caire rassemblait notamment le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l’opposition.

Après deux jours de discussions à huis clos, « les participants ont été unanimes (à estimer) que le début d’une solution politique doit débuter par le départ du régime de Bachar al-Assad », selon un communiqué publié à l’issue des discussions.

Les participants ont également affirmé leur soutien aux rebelles de de l’Armée syrienne libre (ASL), qui eux ont boycotté la réunion en la qualifiant de « complot ».

De son côté, le Conseil national kurde syrien avait brièvement claqué la porte des débats en raison d’un désaccord sur la formulation du document final avant de revenir à la table des discussions, a rapporté la télévision publique égyptienne.

Un peu plus tôt, la Commission générale de la révolution syrienne (CGRS) avait annoncé qu’elle se retirait des débats, estimant que les divergences étaient trop grandes au sein de l’opposition. « Parler de l’unité de l’opposition syrienne ne sert qu’à masquer l’impuissance de la communauté internationale », a déploré la CGRS.

77 morts mardi

Sur le terrain, des combats ont fait rage mardi entre armée et rebelles aux abords de Baba Amr, quartier symbole de la ville de Homs repris par les troupes gouvernementales en mars, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme. L’OSDH fait état de 77 morts, dont 52 civils, dans les violences à travers le pays mardi.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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