Soudan: les évacuations d’ambassades et/ou ressortissants se poursuivent

La France a entamé une « opération d’évacuation rapide » de ses ressortissants et de son personnel diplomatique du Soudan, à l’instar des Etats-Unis q

Des Belges évacués

Des Belges font partie des personnes évacuées du Soudan dans le cadre des opérations d’évacuation en cours en coopération avec la France et les Pays-Bas, a indiqué la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib dimanche sur Twitter.

« Au Soudan, plusieurs opérations sont en cours, en coopération avec la France et les Pays-Bas, en vue d’évacuer le plus rapidement possible les ressortissants européens dont Belges et les ayants droit », a tweeté la ministre. « Tous nos services sont mobilisés pour les aider. »

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Selon les Affaires étrangères en Belgique, 42 Belges et ayant droits se trouvent sur le sol du pays africain.

« Nous invitons les Belges et les ayants droit au Soudan qui ne l’ont pas encore fait à prendre contact le plus rapidement possible avec nos services diplomatiques », a ajouté Hadja Lahbib dans un 2e tweet.

Une équipe des Affaires étrangères et de la Défense néerlandaises essaie de « récupérer et de mettre en sécurité le plus de Néerlandais possible, le plus rapidement possible », indique l’autorité. Les détails de l’opération ne peuvent pas être communiqués pour des raisons de sécurité.

La France rapatrie ses ressortissants

La France a entamé une « opération d’évacuation rapide » de ses ressortissants et de son personnel diplomatique du Soudan, où les violents combats sont entrés dans leur deuxième semaine, a annoncé dimanche le ministère des Affaires étrangères.

Des ressortissants européens et venant de « pays partenaires alliés » sont également pris en charge, indique le ministère, sans plus de précision.

D’après une source diplomatique, les forces armées soudanaises tout comme les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), contre qui elles se battent, ont « apporté des garanties de sécurité » permettant cette opération.

Quelque 250 ressortissants français vivent au Soudan, de même source.

L’Italie mènerait une opération similaire. 

Le personnel du gouvernement américain évacué

Quelques heures plus tôt, les Etats-Unis avaient annoncé avoir évacué leur ambassade au Soudan.

« Aujourd’hui, sur mes ordres, l’armée américaine a mené une opération d’extraction du personnel gouvernemental américain », a affirmé le président Biden dans un communiqué samedi soir, en appelant par ailleurs à un « cessez-le-feu immédiat et sans conditions » pour mettre fin à ces violences « insensées ».

Il a tout particulièrement remercié, selon le communiqué, Djibouti, l’Ethiopie et l’Arabie saoudite pour leur soutien dans cette opération.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a de son côté indiqué que cette décision d’évacuer le personnel américain avait été prise en raison du « risque inacceptable » posé au personnel de l’ambassade.

L’opération a fait intervenir trois hélicoptères CH-47 Chinook et permis l’évacuation d’un « peu moins d’une centaine » de personnes dont plusieurs diplomates étrangers, a précisé un haut responsable du département d’Etat, John Bass, à des journalistes. Les hélicoptères sont partis de Djibouti puis ont fait escale en Ethiopie avant de se rendre à Khartoum où ils sont restés moins d’une heure sur place, a ajouté un responsable du Pentagone, le lieutenant général Douglass Sims. « Nous avons pu entrer et sortir sans incident », a-t-on ajouté de même source.

Auparavant, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan avaient annoncé qu’ils se sont « coordonnés » avec les Etats-Unis pour évacuer leur ambassade à Khartoum. Mais John Bass a rejeté toute notion de « coordination » de l’opération avec les FSR et indiqué qu’elle avait été « menée uniquement » par les forces spéciales américaines.

Elle a nécessité au préalable ces derniers jours de regrouper en un seul lieu ces personnels éparpillés dans Khartoum.

Cette opération d’évacuation, préparée depuis le début de la semaine, n’a concerné que le personnel gouvernemental et non les ressortissants américains se trouvant au Soudan, qui seraient plusieurs centaines.

Au vu des conditions de sécurité, « nous ne prévoyons pas de coordonner au niveau du gouvernement une évacuation des concitoyens restants pour le moment », a déclaré John Bass, tout en soulignant que les autorités américaines multipliaient les contacts avec leurs ressortissants les incitant à se mettre en sécurité.

Les Etats-Unis avaient dépêché en fin de semaine des militaires à Djibouti, petit pays stable de la Corne de l’Afrique à quelque 1.126 kilomètres au sud-est de Khartoum, pour faciliter l’évacuation du personnel de leur ambassade.

Evacuation limitée pour la Grande Bretagne

Le personnel de l’ambassade britannique au Soudan va être évacué « aussitôt que possible ». Les ministères britanniques sont prêts à aider les représentants officiels britanniques à quitter le pays africain.

Mais une source gouvernementale britannique a aussi pointé qu’une évacuation serait « incroyablement limitée » et concentrée sur un petit nombre de fonctionnaires britanniques dans la capitale Khartoum.

Toute évacuation par les airs ne serait certainement pas de la même ampleur que celle réalisée par Londres depuis l’Afghanistan en 2021, alors que la présence diplomatique ou militaire du Royaume-Uni au Soudan reste plus limitée.

La diplomatie britannique recommande à ses ressortissants dans le pays à signaler leur présence et à rester à l’intérieur, à l’abri. « Il n’y a aucune suggestion pour le moment que des Britanniques sont pris pour cible par des factions armées », a assuré cette source.

Les commentaires surviennent après que l’armée soudanaise a affirmé coordonner des efforts d’évacuations de ressortissants étrangers et diplomates par avion dont des Britanniques, des Américains, des Français et des Chinois.

Le ministère de la défense britannique n’a pas confirmé s’il contribuait en effet à cet effort. Une source au sein de ce département a indiqué se préparer à une série de scénarios, avec le ministère des Affaires étrangères, pour aider le Soudan.

Les espoirs d’évacuations aériennes hors du Soudan sont compliqués par le fait que la plupart des aéroports dans le pays sont désormais des champs de bataille, et que les déplacements hors de la capitale s’avèrent très dangereux.

Le Royaume-Uni conserve des liens historiques étroits avec le Soudan. En vertu d’un accord spécial, le Royaume-Uni et l’Egypte ont gouverné de manière conjointe ce pays de 1899 à 1956, quand le Soudan a obtenu son indépendance. Mais le pays africain ne fait pas partie des 56 nations du Commonwealth.

La première grande opération d’évacuation de civils depuis le début des combats avait été annoncée samedi par l’Arabie saoudite, qui a rapatrié 91 de ses citoyens et 66 ressortissants d’autres pays.

Depuis plusieurs jours, les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon ont déployé des forces dans les pays voisins et l’Union européenne disait vouloir prendre de mesures similaires, en vue d’évacuer leurs diplomates et ressortissants du Soudan.

Les raisons de ces évacuations

Les violences y ont éclaté le 15 avril entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du Soudan depuis le putsch de 2021, et son adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo, qui commande les Forces de soutien rapide.

Le bilan encore très provisoire s’élève à plus de 420 morts et 3.700 blessés, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

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