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Roumanie: le chef de l’opposition de gauche nommé Premier ministre

Le président roumain Traian Basescu a nommé le chef de l’opposition de gauche Victor Ponta au poste de Premier ministre après la chute du gouvernement de centre-droit.

« J’ai chargé Victor Ponta de former le nouveau gouvernement », a déclaré le président dans une allocution publique.

Victor Ponta est un jeune loup de la politique qui a pour ambition d’entrer dans la cour des grands. Juriste de formation et procureur jusqu’en 2001, Victor Ponta est à 39 ans l’un des plus jeunes députés de Roumanie et le chef du Parti social-démocrate (PSD) depuis deux ans.

C’est dans cette position qu’il a créé en février 2011 avec le président du Parti national-libéral (PNL), Crin Antonescu, l’Union sociale-libérale (USL), une alliance politique qui s’est donné comme principal objectif de faire tomber le président Basescu.

M. Ponta, qui parle couramment l’anglais et le français, a brièvement occupé à deux reprises la fonction de ministre, chargé du Contrôle des programme européens en 2004, puis des Relations avec le Parlement en 2008.

Sur le plan économique, il a critiqué le programme de privatisations lancé par le gouvernement sortant de centre-droit, mais a assuré
qu’il respecterait les grandes lignes de l’accord avec le Fonds monétaire international et l’Union européenne signé en mars 2011.

« C’est une personne à l’écoute qui a onze ans de carrière politique et qui ne prend pas de décisions intempestives », selon l’analyste politique Andrei Taranu. « Il va conduire un gouvernement de coalition et devra faire face jusqu’aux élections législatives de novembre aux orgueils et ambitions électorales des deux autres partis » membres de l’USL.

Avec ses airs d’élève modèle, il affiche son admiration pour le révolutionnaire bolivien Che Guevara et se déclare un « homme de gauche pur et dur ». Considéré comme plus modéré que son collègue libéral Antonescu, il a néanmoins supris ces derniers mois l’opinion par des propos qualifiés de « choquants » par les médias.

A la veille du premier tour de l’élection présidentielle française, il a ainsi qualifié sur son blog le président Nicolas Sarkozy de « symbole de l’homme politique démagogue, populiste sans limites, manquant totalement de valeurs et de scrupules, nourrissant des conceptions très autoritaires et antidémocratiques, un bouffon semblable à Basescu ». Il a également comparé l’administration Basescu à un « régime fasciste », où les « institutions de l’Etat sont annihilées et les opposants politiques et les patrons de presse victimes de chantage »

LeVif.be, avec Belga.

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