© Reuters

RDC : une Belge en prison pour avoir tenté d’exfiltrer son enfant

Le tribunal de paix de Kinshasa-Gombe a condamné lundi à 6 mois de prison (« servitude pénale ») et à une amende de 300.000 francs congolais (environ 325 euros) une ressortissante belge, Laurence Senechal, pour déplacement illicite d’enfant, a annoncé mardi la radio onusienne Okapi sur son site internet. Deux agents de la Direction générale de la migration sont condamnés à trois mois de prison pour complicité.

La justice congolaise reproche à Mme Senechal d’avoir tenté de faire voyager illégalement une enfant mineure qu’elle a adoptée. Elle a été arrêtée samedi à l’aéroport de N’Djili alors qu’elle tentait d’embarquer en compagnie de la fille de 4 ans. Au mois de novembre, le gouvernement congolais a imposé un moratoire sur les adoptions internationales jusqu’au mois de septembre suite à des soupçons de fraude et de traite des êtres humains. Les parents belges adoptifs de 7 orphelins n’ont pu ramener chez eux leur enfant et sont bloqués depuis lors à Kinshasa malgré qu’ils disposent de jugements favorables rendus par des juridictions belges et congolaises.

Le week-end dernier, l’une des mères a tenté le tout pour le tout et a essayé d’exfiltrer son enfant mais l’opération a échoué, rapporte le quotidien « Le Soir ». La mère s’est présentée spontanément aux autorités congolaises et a été placée en détention. Selon le ministère public cité par Radio Okapi, Mme Senechal a avoué qu’elle a corrompu des agents du service de migration. Aussitôt le jugement prononcé, la mère a été prise d’une « crise » et s’est effondrée sans connaissance.

Elle a été évacuée en urgence vers la clinique Ngaliema, indique pour sa part le quotidien « Le Phare ». La police est intervenue pour calmer les membres de sa famille très en colère, précise-t-il. « L’ambassade fournit toute l’assistance consulaire possible à la mère et nous sommes en contact avec la famille en Belgique », a indiqué de son côté un porte-parole des Affaires étrangères belges.

L’enfant se trouve quant à lui à l’ambassade qui l’a pris en charge en attendant une solution. Les Affaires étrangères suivent par ailleurs de près le cas des autres enfants qui ne peuvent quitter le Congo en raison du moratoire. « Nous avons suivi cette affaire dès le début et nous avons été en contact régulier avec les autorités congolaises dont nous attendons la décision », a précisé le porte-parole.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire