Une patrouille de la Monuc à Bunia, chef-lieu du district d'Ituri dans la province Orientale de RDC. © V.Genot

RDC: le chef de la force militaire de la Monusco « frustré » à son départ

Le chef de la force militaire de la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (Monusco), le général Carlos Alberto Dos Santos Cruz, a déclaré mercredi qu’il quittait la RDC avec « beaucoup de frustrations » au terme de son mandat à la tête de la plus importante mission de maintien de la paix dans le monde.

« Je pars de la mission avec beaucoup de frustrations pour n’avoir pas été en mesure de faire plus pour le peuple congolais », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse clôturant un mandat de deux ans et demi.

De nationalité brésilienne, le général Santos Cruz a pris ses fonctions en RDC en juin 2013 avant de délocaliser son état-major de Kinshasa à Goma, capitale de la province troublée du Nord-Kivu (est). La Monusco, dont la mission est essentiellement axée sur la protection des populations civiles, est présente en RDC depuis 15 ans et déploie près de 20.000 hommes en uniforme.

Le mandat des Casques bleus a été considérablement renforcé au fil des années. Depuis 2013, ils ont pour mission de neutraliser les différents groupes armés nationaux et étrangers qui écument l’est du pays et sont autorisés pour ce faire à recourir à la force de manière offensive. Cependant, en dépit des efforts de stabilisation déployés par la communauté internationale et les autorités congolaises, cette région, en particulier le Kivu, reste déchirée par la violence depuis la fin de la deuxième guerre du Congo (1998-2003). Depuis le début de l’année, la coopération militaire entre la Monusco et l’armée congolaise est au point mort à la suite d’un différend sur la façon d’agir contre les rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), présents dans le pays depuis plus de vingt ans.

Le général Santos Cruz a plaidé pour la reprise de collaboration entre l’armée et les Casques bleus dans la lutte contre les différentes milices, y compris les FDLR, dans l’est congolais. En attendant l’arrivée de son successeur, qui pourrait intervenir au début de l’année 2016, c’est le général français Jean Baillaud, numéro 2 de la force, qui assure l’intérim.

Contenu partenaire