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RDC : Kinshasa privilégie un renforcement de la Monusco

La République démocratique du Congo (RDC) souhaite un renforcement du mandat de la force de paix des Nations Unies déployée sur son territoire pour combattre la mutinerie qui a pris les armes dans l’est du pays, avec le soutien présumé de Kigali – qui conteste en dépit d’un rapport d’experts de l’ONU -, a affirmé lundi le ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda N’Tungamulongo, appuyé par son homologue belge, Didier Reynders.

« Il va falloir que le Conseil de sécurité des Nations Unies adopte une résolution élargissant et renforçant le mandat de la Monusco (la Mission de stabilisation de l’ONU en RDC) », a affirmé le chef de la diplomatie congolaise en recevant M. Reynders en visite à Kinshasa – d’où il se rendra ensuite en fin de semaine dans l’est de l’ex-Zaïre.

Les chefs d’Etat de la région des Grands Lacs ont pris début août la décision de déployer une « force internationale neutre » chargée de mettre fin à l’action des groupes armés qui pullulent dans l’est de la RDC.

La RDC privilégie un renforcement de la Monusco – qui compte quelque 17.000 Casques bleus, principalement déployés dans l’est, alors que Kigali semble favorable au déploiement d’une nouvelle force neutre, composée de troupes fournies par les pays de la région (à l’exception de la RDC, du Rwanda, de l’Ouganda et du Burundi, considérés comme trop impliqués dans la crise).

« La Monusco est sur place, nous privilégions l’idée de travailler au départ de la Monusco » à laquelle « des éléments viendraient s’adjoindre ». « Mais je reste attentifs aux demandes des pays de la région » des Grands Lacs pour la mise sur pied de cette « capacité de gestion de la frontière », a pour sa part affirmé M. Reynders lors d’une conférence de presse.

« La solution la plus efficace est une action conjointe de la RDC, du Rwanda et des autres partenaires de la région pour faire cesser cette rébellion », a-t-il ajouté en appelant les deux pays (Rwanda et RDC) au dialogue pour rétablir la paix et la sécurité dans cette région touchée par des violences récurrentes.

M. Tshibanda a toutefois minimisé les divergences de vues entre Kigali et Kinshasa sur la composition de ces troupes supplémentaires, soulignant que tous les chefs d’Etat de la région ont approuvé son principe. Et leurs ministres de la Défense, chargés d’en peaufiner les détails avant un nouveau sommet prévu début septembre de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL), ont convenu qu’elle devait être mandatée à la fois par l’ONU et par l’Union africaine (UA), a-t-il rappelé.

Le ministre belge a également salué la volonté de réforme affiché par la RDC dont l’Assemblée nationale doit se saisir dès le 15 septembre d’une réforme de la commission électorale. Les élections provinciales doivent être organisées « le plus rapidement possible, dans l’année qui vient », a-t-il dit.

A propos du procès en appel des assassins présumés du militant des droits de l’homme Floribert Chebeya Bahizire, le ministre a affirmé que son pays « suivait avec attention » cette procédure qui selon lui doit se dérouler dans un « délai court et dans la plus grande transparence ».

Une nouvelle audience de ce procès est prévue mardi à la prison de Makala à Kinshasa.

M. Chebeya, directeur de l’ONG La Voix des Sans-Voix (VSV), a été retrouvé assassiné le 2 juin 2010 dans une banlieue de Kinshasa. Le 23 juin 2011, un tribunal militaire de Kinshasa a condamné cinq policiers, dont trois par contumace, pour meurtre, arrestation illégale, détention et enlèvement, mais sans rechercher les commanditaires de cet assassinat.

Le Vif.be, avec Belga

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