France: l'application de traçage StopCovid a passé le cap du million d'utilisateurs © belga

Pression hospitalière record dans les Hauts-de-France, qui transfèrent vers la Belgique

Les hospitalisations pour Covid-19 dans les Hauts-de-France ont dépassé les niveaux atteints lors des deux premières vagues de l’épidémie, imposant la poursuite des transferts de patients face à une « circulation très active du virus », a annoncé jeudi l’Agence régionale de Santé (ARS) de cette région située dans le nord de l’Hexagone. Les malades sont notamment transférés vers la Belgique voisine.

« La situation hospitalière reste très tendue dans les Hauts-de-France avec 60 à 70 personnes qui entrent en réanimation et soins intensifs Covid chaque jour« , constate dans un communiqué l’ARS de cette région soumise depuis une semaine, comme l’Île-de-France, à un nouveau confinement pour tenter de freiner l’épidémie.

En tout, « 3.281 personnes Covid sont actuellement hospitalisées dans la région, dépassant ainsi les deux vagues précédentes » et « la circulation très active du virus se traduit par une nette augmentation des admissions » à l’hôpital, avertit l’Agence.

« On est sur la phase de croissance massive, même exponentielle, de pénétration du nouveau virus britannique », analyse le Dr Philippe Amouyel, professeur de santé publique au CHU de Lille, appelant à anticiper une évolution similaire dans les autres régions.

« Le virus circule énormément en France, les contaminations sont à un niveau très élevé et elles ont un impact deux à trois semaines plus tard sur les hospitalisations et les hospitalisations en réanimation », affirme-t-il. Il constate en outre un rajeunissement des patients dans les services de réanimation et « des formes qui semblent être plus graves et nécessitent une hospitalisation directe en réanimation ».

« Cela part du nord et cela va descendre, il ne faut pas se faire d’illusion », a également réagi auprès de l’AFP le Dr Patrick Goldstein, chef du Samu du Nord, disant s’attendre à « des moments très durs pour avril ».

Le médecin ne note qu’un élément encourageant: l’amélioration dans le Dunkerquois, où la flambée épidémique s’est déclenchée à la mi-février, notamment du fait de la proximité avec l’Angleterre. L’hôpital de la ville, qui a procédé à une centaine de transferts depuis mi-février, n’a pas eu besoin d’en organiser jeudi matin.

Depuis début mars, 38 patients en réanimation ont été transférés des Hauts-de-France vers la Belgique, la Normandie, la Bretagne et la Nouvelle-Aquitaine et ces transferts « restent indispensables » pour continuer à accueillir les patients Covid et non-Covid, souligne l’ARS.

Face à cette situation, l’Agence « a demandé aux établissements de poursuivre l’augmentation des capacités de réanimation et soins intensifs, avec un objectif qui pourrait être porté à 950 lits pour la fin de la semaine », alors que la région comptait 460 lits de réanimation avant la crise sanitaire.

Cette nouvelle montée en puissance « se ferait au prix de nouvelles déprogrammations d’interventions permettant de libérer des capacités d’accueil et/ou des ressources humaines spécialisées », souligne l’ARS.

L’Agence voit une lueur d’espoir dans l’accélération de la vaccination contre le Covid-19 et le fait que « la couverture vaccinale régionale en population générale (ayant reçu au moins une dose) est au 22 mars de 10,2%, supérieure à la moyenne nationale à 9,5% ».

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