Catherine Colonna
Catherine Colonna

Otan: « La Turquie doit faire ses choix. Veut-elle renforcer l’Alliance ou y est-elle opposée? »

Le Vif

La Turquie doit « faire ses choix » sur l’intégration dans l’Otan de la Suède et de la Finlande, au risque de soulever des questions sur son « comportement » au sein de l’alliance, a estimé la ministre française des Affaires étrangères.

« Le Secrétaire général de l’Alliance (Jens Stoltenberg, ndlr) est en première ligne mais c’est à la Turquie de faire ses choix face à ses responsabilités. Veut-elle renforcer l’Alliance ou y est-elle opposée ? Ce qui ne manquerait pas de mener à des interrogations sur son comportement en tant que membre de l’Otan », a estimé Catherine Colonna dans une interview au Journal du Dimanche. 

« La Turquie est un membre important de l’Alliance atlantique« , a relevé la cheffe de la diplomatie française. « La Finlande et la Suède ont fait un choix historique. Les avoir toutes les deux dans l’OTAN serait un plus pour notre sécurité en Europe. Elles ont fait des efforts dans leur discussion avec la Turquie ».

Malgré des pourparlers lundi dernier à Bruxelles entre la Turquie, la Suède et la Finlande, un déblocage rapide des candidatures des deux pays à l’Otan s’annonce compliqué à l’approche d’un sommet de l’organisation du 28 au 30 juin à Madrid. 

Ankara accuse les deux pays nordiques d’abriter des militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé comme « terroriste » par la Turquie et ses alliés occidentaux. Elle dénonce aussi la présence dans ces deux pays de partisans du prédicateur Fethullah Gülen, qu’elle soupçonne d’avoir orchestré la tentative de coup d’État de juillet 2016.

Avant leur décision historique de demander à rejoindre l’Otan, la Suède et la Finlande – ainsi que le siège de l’Otan à Bruxelles – tablaient sur un processus express d’adhésion, avec l’espoir que l’unanimité nécessaire des 30 membres actuels soit affichée dès la réunion madrilène. Mais après le blocage turc, les deux nations reconnaissent que la donne a changé.

Selon la présidence française, le président Emmanuel Macron entend « demander de la clarté à la Turquie quant à son positionnement » au sein de l’Otan à l’occasion du sommet de Madrid.

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