Le Guide de la révolution islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, symbole d’un régime qui ne cesse de se radicaliser. © belga image

Olivier Vandecasteele, instrument d’une épreuve de force entre Iran et Belgique

Gérald Papy
Gérald Papy Rédacteur en chef adjoint

Pour récupérer un de ses agents condamné en Belgique pour terrorisme, le régime iranien a trouvé une «monnaie d’échange». Rappel des étapes d’un engrenage criminel.

30 juin 2018. La police belge arrête un couple d’Iraniens habitant Anvers, Amir Saadouni et Nasimeh Naami, à bord d’une Mercedes à Woluwe-Saint-Pierre. A l’intérieur, elle découvre 500 grammes d’explosifs à base de peroxyde d’acétone. Télécommandé à distance, le colis devait exploser pendant la tenue, à Villepinte, au nord de Paris, d’un meeting de l’Organisation des moudjahidines du peuple, principal groupe d’opposition au régime iranien.

27 novembre 2020. Devant le tribunal d’Anvers, s’ouvre le procès des deux personnes arrêtées à Woluwe-Saint-Pierre et de deux complices présumés, dont Assadollah Assadi, troisième secrétaire de l’ambassade d’Iran à Vienne, en Autriche. Selon la Sûreté de l’Etat, il est en réalité un agent du Département 312, un service du ministère iranien du Renseignement et de la Sécurité, inscrit sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne.

4 février 2021. Assadollah Assadi est condamné à vingt ans de prison par le tribunal d’Anvers pour «tentatives d’assassinat à caractère terroriste» et «participation aux activités d’un groupe terroriste». Les trois autres prévenus sont condamnés à des peines allant de quinze à 18 ans de prison.

24 février 2022. Olivier Vandecasteele, un humanitaire belge ayant travaillé pour une ONG qui aide les réfugiés afghans dans le pays, est arrêté en Iran.

11 mars 2022. La Belgique et l’Iran s’accordent sur un traité de transfèrement des condamnés entre les deux pays.

20 juillet 2022. Le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne soumet le projet de traité de transfèrement au Parlement dans le cadre d’un vote en urgence. Le texte est adopté.

8 décembre 2022. La Cour constitutionnelle, saisie par un recours introduit par le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), vitrine politique de l’Organisation des moudjahidines du peuple, suspend pour trois mois la loi de transfèrement de personnes condamnées entre la Belgique et l’Iran, qui devait permettre un échange entre Olivier Vandecasteele et Assadollah Assadi.

14 décembre 2022. Olivier Vandecasteele est condamné en Iran à une peine de 28 ans de prison. Les préventions ne sont pas précisées. Une semaine plus tard, l’agence de presse Tassnim indique que les motifs de la condamnation sont «espionnage au profit d’un service de renseignement étranger», «contrebande de devises» et «blanchiment d’argent».

10 janvier 2023. L’agence Tassnim informe que la peine d’Olivier Vandecasteele est en réalité de quarante ans de prison, 74 coups de fouet et 500 000 euros d’amende.

Dans le véhicule des Iraniens arrêtés le 30 juin 2018 à Woluwe-Saint-Pierre, la police trouvera un explosif qui aurait pu faire beaucoup de dégâts.
Dans le véhicule des Iraniens arrêtés le 30 juin 2018 à Woluwe-Saint-Pierre, la police trouvera un explosif qui aurait pu faire beaucoup de dégâts. © belga image

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