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Norvège : « Cher Anders Behring Breivik… tu as échoué »

Un rescapé du massacre d’Utoeya a écrit à l’homme qui a reconnu être responsable de ces attaques qui ont terrorisé la Norvège. Il lui explique pourquoi son combat est vain.

« Nous ne répondons pas au Mal par le Mal comme tu le voulais. Nous combattons le Mal avec le Bien. Et nous vaincrons ». C’est ainsi que conclut Ivar Benjamin Oesteboe, 16 ans, rescapé du carnage d’Utoeya dans sa lettre adressée à l’auteur de la tuerie.

« Cher Anders Behring Breivik », commence l’adolescent, qui a perdu cinq amis dans la fusillade. « Tu crois peut-être que tu as gagné. En tuant mes amis et mes camarades, tu crois peut-être que tu as détruit le parti travailliste et les gens à travers le monde qui croient en une société multiculturelle ».

« Sache que tu as échoué », lâche-t-il dans sa lettre publiée sur Facebook et reproduite lundi par le journal norvégien Dagbladet.

« Tu n’es pas un héros, mais tu as crée des héros » « Tu te décris toi-même comme un héros, un chevalier. Tu n’es pas un héros. Mais une chose est sûre; tu as créé des héros. Sur Utoeya, en cette chaude journée de juillet, tu as créé certains des plus grands héros que le monde ait jamais porté, tu as rassemblé toute l’humanité », écrit l’adolescent.

Sur l’île d’Utoeya le 22 juillet, Ivar Benjamin et d’autres avec qui il s’était caché sur la rive en entendant la fusillade ont cru qu’Anders Behring Breivik, déguisé en uniforme complet de policier, était là pour les sauver.

« Nous l’avons appelé, en agitant les bras. Il était là en train d’essayer de rassurer ceux autour de lui. Soudain, en restant impassible, il s’est retourné et a commencé à tirer sur ceux qui étaient dans l’eau », a expliqué l’adolescent à Dagbladet.

Le jeune homme a finalement eu la vie sauve en courant vers les forces de police arrivées sur l’île vers 18h25, environ 80 minutes après le début de la fusillade.

« Je n’ai pas peur de toi »

« Tu mérites d’entendre comment ton plan a fonctionné. Beaucoup sont en colère, tu es l’homme le plus haï de Norvège. Je ne suis pas en colère. Je n’ai pas peur de toi. Tu ne peux pas nous atteindre, nous sommes plus grands que toi », écrit Ivar Benjamin Oesteboe à la fin de sa lettre.

A Utoeya, 69 personnes, principalement des jeunes, ont perdu la vie sous les balles du tueur, qui a également tué huit personnes en faisant exploser un peu plus tôt une camionnette piégée dans le quartier du gouvernement à Oslo.

Des dizaines d’autres ont été blessées dans la double attaque du tueur, qui a justifié ses actes, dans un long manifeste diffusé sur Internet, en disant avoir voulu déclencher une « guerre » contre l’islam et la gauche multiculturaliste.

Le Vif.be, avec L’Express.fr

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