© AFP/Mahmud Hams

Les tirs ont repris ce matin à Gaza

Le Vif

Le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a annoncé vendredi au Caire qu’il ne prolongera pas le cessez-le-feu dans l’enclave palestinienne en vigueur depuis trois jours parce qu’Israël refuse d’accéder à ses demandes.

La trêve des combats devait expirer à 5h00 GMT mais l’armée israélienne a déjà annoncé que deux roquettes avaient été tirées sur le sud d’Israël en provenance de Gaza trois heures avant cette échéance.

Deux hauts responsables du Hamas membres de la délégation palestinienne qui négociait au Caire la prolongation du cessez-le-feu sous l’égide de l’Egypte ont annoncé que leur mouvement refusait de maintenir cette trêve, près d’un mois après le début du conflit qui a fait 1.890 morts dans la bande de Gaza, essentiellement des civils selon le gouvernement palestinien.

Côté israélien, 64 soldats et trois civils ont péri.

Israël avait pourtant proposé dès mercredi soir une prolongation pour une durée illimitée du cessez-le-feu conclu avec le Hamas et les autres factions palestiniennes et entré en vigueur mardi matin.

« Nous refusons de prolonger le cessez-le-feu, c’est une décision finale, Israël n’a rien proposé », a déclaré à un membre du Hamas au sein de la délégation de négociateurs palestiniens au Caire.

Le Hamas avait accusé jeudi soir Israël de bloquer les négociations pour une prolongation de cette trêve en n’accédant pas à ses demandes, notamment la fin du blocus de Gaza qui asphyxie l’enclave depuis huit ans et la libération de prisonniers.

Israël « n’a pas accepté de mettre un terme au blocus », a expliqué le responsable du Hamas au Caire.

De son côté au Caire, un responsable du Jihad islamique, l’autre faction combattante à Gaza, a également annoncé que son mouvement ne prolongera pas le cessez-le-feu.

Israël n’a rien contre les Gazaouis, affirme Netanyahu à la télé américaine

Israël n’a « rien contre le peuple de Gaza » et veut l’aider à se débarrasser de la « tyrannie » du Hamas, a affirmé jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur la chaîne américaine Fox News.

« Je ne suis pas sûr que la bataille soit terminée », a-t-il dit, près d’un mois après le début de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza.

« Je pense qu’on a amoindri significativement les capacités du Hamas », a-t-il ajouté, notant qu’il restait peut-être des tunnels à découvrir sous la frontière entre Gaza et Israël.

« Tout dépend s’ils veulent continuer cette bataille. Je pense que nous devons trouver une solution pacifique, si on le peut », a encore déclaré M. Netanyahu à quelques heures de la fin d’un cessez-le-feu censé expirer vendredi matin.

« Nous n’avons rien contre le peuple de Gaza. En fait nous voulons aider le peuple de Gaza, qui souffre sous cette tyrannie effrayante », a-t-il dit.

L’opération « Bordure protectrice » déclenchée le 8 juillet par Israël pour faire cesser les tirs de roquettes contre son territoire et détruire le réseau de tunnels servant au Hamas à s’infiltrer en Israël a tué 1.886 Palestiniens, dont 430 enfants et adolescents, selon le ministère palestinien de la Santé. Selon l’Unicef, 73% des victimes sont des civils. Les frappes sur trois écoles de l’ONU ont soulevé l’indignation internationale.

« Ces bilans sont cruels mais ce n’est pas notre intention » de tuer des civils », a ajouté M. Netanyahu. « Israël agit de cette manière: nous attaquons des combattants et tuons accidentellement des civils. Les terroristes font exactement l’inverse ».

Benjamin Netanyahu a enfin souligné que le plus grand danger qu’encourt Israël serait d’être confronté à des groupes ou nations terroristes, soutenus par l’Iran, équipés avec des missiles ou des roquettes à tête nucléaire.

La « majorité » des roquettes du Hamas fabriquées à partir de matériel civil

La très grande majorité des roquettes tirées par le Hamas contre Israël était des engins artisanaux détournant des tubes à usage civil ou des produits agricoles entrés clandestinement dans la bande de Gaza, a affirmé jeudi un haut responsable militaire israélien.

L’enclave palestinienne est le théâtre depuis un mois d’un conflit meurtrier dans lequel Israël a affirmé se lancer pour anéantir la capacité militaire du Hamas. Au cours de ces affrontements, le mouvement islamiste a tiré environ 3.300 roquettes en direction d’Israël dont plus de 500 ont été interceptées par un système de défense anti-missiles, selon les autorités israéliennes.

Or « la très grande majorité (des roquettes) lancées étaient de fabrication artisanale, une petite minorité seulement était des Fajr-5 iraniens », a expliqué à des journalistes ce responsable.

Les concepteurs de ces roquettes artisanales se servent de conduites d’eau de différentes tailles (15 ou 30 cm de diamètre) qu’ils coupent et remplissent d’explosifs confectionnés à l’aide de produits chimiques comme des mélanges agricoles, a-t-il encore expliqué.

Le Hamas a ainsi pallié la difficulté de plus en plus grande à faire entrer en contrebande des roquettes ou des munitions dans la bande de Gaza grâce à des tunnels creusés dans le secteur de Rafah, près de la frontière avec l’Egypte, a-t-il dit, alors qu’avec son opération « Bordure protectrice », Israël a affirmé avoir détruit « tous les tunnels repérés ».

Des instructeurs venus de l’extérieur ont formé les combattants islamistes dont certains auraient également été envoyés en Iran, a poursuivi le responsable. Selon lui, quelque 150 personnes étaient directement impliquées dans la fabrication de ces armes artisanales.

Le Hamas a surpris pendant la guerre par la résistance opposée à l’armée israélienne, estiment les experts, mais il est attendu au tournant sur le gain politique qu’il tirera ou non des discussions du Caire et au-delà sur sa faculté à répondre aux attentes des Gazaouis.

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