Les Russes n’ont jamais été aussi anti-occidentaux

Les Russes n’ont jamais été aussi anti-occidentaux depuis la chute de l’Union soviétique, selon un sondage publié lundi qui met en lumière le fossé béant creusé par un an de crise en Ukraine et de confrontation entre Occidentaux et Russes.

« Nous n’avons jamais enregistré un ressentiment aussi fort et aussi agressif contre l’Occident dans toute l’histoire de nos recherches », a indiqué à l’AFP le directeur du Centre indépendant Levada, Lev Goudkov, à l’origine du sondage effectué fin janvier dans toute la Russie.

Quatre Russes sur cinq (81%) disent avoir une « très mauvaise » ou « plutôt mauvaise » opinion des États-Unis, soit presque deux fois plus qu’un an plus tôt, selon cette étude. Environ 42% des Russes interrogés qualifient les relations entre Moscou et Washington d' »hostiles », contre seulement 4% il y a un an.

L’attitude à l’égard des pays européens, traditionnellement positive, s’est également fortement détériorée, avec 71% d’avis négatifs, soit deux fois plus qu’en janvier 2014. Sans surprise, les deux-tiers des Russes ont une opinion négative de l’Ukraine et presque la moitié estime que les relations russo-ukrainiennes sont empreintes d’hostilité.

Pour les sociologues du centre Levada, l’aversion des Russes à l’égard des Occidentaux s’explique par la couverture très agressive des médias publics russes qu’ils qualifient de « propagande ». « S’il n’y a pas d’escalade, si la Russie ne finit pas par faire la guerre à ses pays voisins, cette vague retombera », présage Lev Goudkov.

Nombre de Russes accusent les États unis d’avoir provoqué la crise en Ukraine et de se mêler des affaires intérieures de ce pays slave, voisin de la Russie. Parallèlement, l’économie russe souffre des effets cumulés des sanctions occidentales et de la chute des prix du pétrole qui ont provoqué l’effondrement du rouble.

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