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Les enfants rejoignent « volontairement » les groupes armés en RDC

Le Vif

La grande majorité des enfants qui rejoignent les groupes armés en République démocratique du Congo le font « volontairement » faute d’alternatives, a indiqué un rapport de l’ONG suédoise War Child publié mardi à Kinshasa.

Depuis le départ de RDC de Joseph Kony (Armée de résistance du seigneur – LRA), fin 2012, on assiste de moins en moins, a des recrutements forcés d’enfants par des groupes armés, a déclaré lors de la présentation de ce rapport, le professeur Bavon Mupenda, consultant indépendant ayant participé à son élaboration.

Joseph Kony est le chef insaisissable de la rébellion ougandaise LRA. Il s’est forgé une effroyable réputation à force d’enlèvements d’enfants et de mutilations de civils à grande échelle.

« Le recrutement des enfants, même s’il n’est pas contraint, semble toutefois naître moins d’un désir que d’un choix fait au sein d’un ensemble limité d’options socio-économiques », selon le rapport.

Il s’agit d’une intégration « volontaire » considérée comme « un dernier choix » qui s’offre à ces enfants, a expliqué Alexandre Becquevort, directeur national de War Child en RDC, une organisation qui défend les droits des enfants pris dans les conflits.

Parmi les « facteurs d’incitation », le rapport cite la pauvreté, le chômage, la faim, le tribalisme, la recherche d’un refuge pour échapper aux arrestations, les mauvais traitements au sein du foyer, par la police et par d’autres groupes armés ou le désir de vengeance.

Intitulé, « Enfants tiraillés: recrues +volontaires+ dans les groupes armés en République démocratique du Congo », ce rapport concerne les seules provinces du Nord et Sud-Kivu, déchirées par les conflits armés depuis plus de vingt ans. Plus de 70 groupes armés actifs y ont été recensés en décembre 2017, selon le rapport.

Alors que les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) se sont « améliorées au cours des dix dernières années, le nombre d’enfants recrutés par les groupes armés et les milices est à nouveau en hausse », notamment depuis le début du conflit dans la région du Kasaï en septembre 2016, écrivent les auteurs du rapport.

La RDC a été retirée de la liste noire de l’ONU pour le recrutement d’enfants en 2017.

« Aujourd’hui, nous parlons de zéro enfant au sein des Forces armées congolaises », s’est félicité le ministre des Affaires sociales, Eugène Serufuli. Il faut s’attendre à des résultats similaires du côté des groupes armés, visés par des opérations militaires.

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