Des djihadistes belges en Syrie. © twitter.com/aldeemeh

Les « djihadistes sédentaires », la nouvelle menace

Alors que les services de sécurité européens se concentrent sur les combattants islamistes de retour d’Irak ou de Syrie, les Pays-Bas ont averti mercredi que les « djihadistes sédentaires » représentaient une menace de plus en plus importante.

Ces djihadistes sont restés au pays, « frustrés d’avoir échoué à rejoindre les rangs des combattants islamistes » en Syrie ou en Irak, ont expliqué les services secrets (AIVD), dans un rapport annuel. Ils peuvent également n’avoir aucune intention de partir, mais avoir été radicalisés chez eux « sous l’influence de la propagande de groupes comme celui du groupe djihadiste de l’État islamiste » (EI), a précisé l’AIVD. Ces djihadistes « peuvent se sentir concernés par les déclarations des porte-paroles de l’EI, qui avaient appelés à commettre des attentats après les frappes internationales », a assuré la même source, ajoutant: « ils se sentent proches d’un groupe sans y appartenir et peuvent en arriver à commettre des crimes violents, seuls ou non ». Aux Pays-Bas cette année, plusieurs cas de menaces ont été identifiés « à temps » par l’AIVD, qui rappelle que les attentats de Paris en janvier, notamment contre le journal satirique Charlie Hebdo, ont été commis par des djihadistes de ce type. Ils seraient quelques centaines aux Pays-Bas mais leurs profils variés les rendent difficiles à identifier: ils peuvent être éduqués ou avoir quitté l’école tôt, religieux ou aventuriers, Marocains ou Turcs, Antillais ou Néerlandais, etc. Les Pays-Bas compteraient également quelques milliers de « sympathisants » de groupes djihadistes. A fin 2014, 180 personnes avaient quitté le pays pour rejoindre les rangs de l’EI ou d’autres groupes. Vingt d’entre eux sont décédés et 35 sont rentrés aux Pays-Bas. Les femmes sont de plus en plus présentes (40 personnes) tout comme les familles entières. Il y aurait environ 30 enfants de moins de 10 ans d’origine néerlandaise dans les zones contrôlées par des djihadistes. La moitié d’entre eux seraient nés sur place, selon l’AIVD. Ceux qui rentrent aux pays ne représentent pas forcément une menace car ils peuvent avoir été « déçus » par leur expérience, selon l’AIVD. « L’image romantique d’une lutte glorieuse contre les infidèles peut être très différente de la réalité sur place (…) ils se retrouvent à devoir nettoyer ou faire la vaisselle », ont expliqué les services secrets néerlandais.

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