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Les anti-Macron espèrent des « marées populaires » à travers la France

Le Vif

Plus de soixante partis de gauche, associations et syndicats défilaient samedi dans plusieurs villes de France, espérant une « marée populaire » pour s’opposer à la politique du président Emmanuel Macron au pouvoir depuis un an.

Des dizaines de milliers de personnes étaient attendues à Paris et dans d’autres villes du pays pour une « super fête à Macron », ainsi que l’a qualifiée le leader de la France insoumise (LFI, gauche radicale), Jean-Luc Mélenchon, qui manifestera à Marseille (sud-est).

Pas de quoi décourager le chef de l’État qui, depuis Saint-Pétersbourg, a répondu vendredi que « ça ne l’arrêtera(it) pas ». « Écouter les gens ne veut pas dire être la girouette de l’opinion publique et donc j’assume de ne pas présider à la lumière des sondages ou des manifestations parce qu’on l’a trop fait », a-t-il prévenu.

Ses opposants lui reprochent de réformer au pas de charge et tous azimuts (droit du travail, fonctionnaires, transport ferroviaire, universités…) au détriment de certaines catégories de la population.

« Cadeaux aux très riches »

« On fait des cadeaux aux très riches, on invite à l’Élysée (palais présidentiel, ndlr) des PDG d’entreprises qui ne paient pas leurs impôts et à côté de ça, on gèle les salaires des fonctionnaires, on applique la CSG (impôt destiné à participer au financement de la protection sociale, ndlr) aux retraités », a dénoncé samedi Philippe Martinez, secrétaire général du puissant syndicat CGT, qui participe au mouvement de protestation.

A l’inverse, les deux autres grands syndicats nationaux, la CFDT et FO, s’abstiennent de défiler, refusant de sortir du champ syndical pour participer à un mouvement à coloration politique.

Pour des raisons similaires, le Parti socialiste ne sera pas dans les cortèges. Au contraire de LFI, du Parti communiste, des écologistes ou encore de Générations, le mouvement de l’ancien candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon.

« Il y a un moment social qu’il faut respecter. Et puis il y aura un moment politique (…) A trop vouloir confondre les moments, à trop faire craindre le risque de récupération, on n’aide pas le mouvement social, on l’affaiblit », a justifié Olivier Faure, premier secrétaire du PS.

Les premières manifestations réunissaient, selon la police, 1.200 personnes à Lyon et 1.900 à Grenoble (centre-est), 2.000 à Montpellier (sud).

À Lyon (centre-est), dans une ambiance de guinguette, une jeune « postière » invitait à écrire des cartes postales au président de la République, tandis qu’à Grenoble le cortège chantait: « Il était un petit Macron, il était un petit Macron, qui n’avait ja-ja-jamais galéré… ». « Faisons dérailler le gouvernement », pouvait-on y lire sur une banderole. « On vient pour exprimer un ras-le-bol général », expliquait Hugo, bibliothécaire de 28 ans, « le service public est en déliquescence, les hôpitaux disparaissent, la culture aussi ».

À Montpellier, des pancartes appelaient à « sortir des traités européens » ou réclamaient « l’égalité, la justice sociale et la solidarité ».

A Paris, le cortège devait s’élancer en début d’après-midi, sous haute surveillance policière, afin de tenter d’éviter les débordements de plus en plus constatés lors des manifestations dans le pays.

La police effectuera de « nombreux contrôles » en amont de la manifestation pour détecter d’éventuelles armes et personnes violentes, a-t-elle annoncé vendredi.

Le défilé du 1er-Mai à Paris avait ainsi été marqué par des incidents (abribus saccagés, voitures brûlées, panneaux publicitaires et vitrines de restaurants brisées) et des heurts attribués par les autorités à quelque 1.200 manifestants d' »ultragauche » membres du « Black bloc ».

Quatre jours plus tard, une première « fête à Macron » n’avait donné lieu qu’à des incidents limités. Cette manifestation du 5 mai avait, sans les bataillons CGT, rassemblé entre 40.000 et 160.000 personnes, selon les sources.

Enfin, le 22 mai, quelque 139.000 personnes au total, selon le ministère de l’Intérieur, avaient manifesté dans de nombreuses villes à l’appel des syndicats de fonctionnaires.

Le gouvernement français fait déjà face depuis début avril à une mobilisation contre une réforme du rail, avec une grève marathon des cheminots.

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