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Les 2 militaires tués en France ont-ils été victimes d’un guet-apens ?

Deux militaires ont été tués par balle à Montauban en France par un homme ayant pris la suite en scooter. Un troisième militaire est blessé.

Abattus froidement et à bout portant. Deux militaires ont été tués par balle ce jeudi à proximité d’un distributeur de billets dans un quartier paisible de Montauban par un tireur en scooter qui a aussitôt pris la fuite et était activement recherché par les forces de l’ordre.

Selon une source policière, deux des victimes, âgées de 26 et 24 ans, ont été tuées sur le coup. Un troisième militaire a été grièvement blessé. Selon le ministère de la Défense, son pronostic vital est « engagé ». Les enquêteurs du SRPJ de Toulouse, chargés de l’enquête, s’affairaient en fin d’après-midi à relever des indices sur les lieux du drame, rue du 1er bataillon de choc, à deux pas du siège du 17e Régiment du génie parachutiste (RGP) auquel appartiennent les trois victimes.

Victimes d’un guet-apens?

D’après les premiers éléments de l’enquête, les trois militaires en tenue se trouvaient vers 14h10 tout près d’un distributeur de billets et de divers commerces, dans un quartier tranquille de Montauban, tout proche du Tarn, lorsqu’ils ont été pris pour cible. Un homme à scooter, portant un casque à visière, est descendu de son deux-roues et a tiré à bout portant sur les victimes avant de prendre la fuite. Un important dispositif de policiers et de gendarmes a été mobilisé pour le retrouver.

Les enquêteurs ont trouvé sur les lieux une quinzaine de douilles, selon une source policière, ajoutant qu’a priori, le meurtrier aurait agi seul. Ont-ils été victimes d’un guet-apens? Des sources proches de l’enquête se montraient extrêmement prudentes sur cette éventualité. « Aucune piste n’est pour l’heure privilégiée, on cherche tous azimuts », a déclaré une source proche de l’enquête, expliquant que pour cette raison, l’ensemble des services dépendant de la direction centrale de la police judiciaire avaient été co-saisis avec le SRPJ de Toulouse, démarche qui n’est pas inhabituelle pour les enquêtes d’envergure.

Un périmètre de sécurité, matérialisé par des bandes en plastique rouge et blanc, a été installé autour de la scène du crime. Les enquêteurs avaient tendu à la verticale deux bâches blanches derrière lesquelles se trouvaient vraisemblablement les corps des militaires. Des soldats du 17e RGP, la mine sombre, assuraient la sécurité des lieux.

« On ne comprend pas »

Le ministre de la Défense Gérard Longuet s’est rendu à Montauban après l’attaque. « Toutes les pistes doivent être examinées et les motifs peuvent être de nature extrêmement différente, depuis la démarche individuelle jusqu’à quelque chose de collectif et de conçu, nous n’en savons rien », a dit le ministre à la presse comme on l’interrogeait sur l’éventualité d’un acte terroriste. Le ministre, qui s’exprimait dans la cour du 17e Régiment du génie parachutiste (RGP) auquel appartiennent les trois victimes, peu après son arrivée vers 21h00, a estimé que ce n’était pas l’armée française qui était visée. « Profondément, je ne le pense pas, je ne le souhaite pas », a-t-il dit en réponse à une question sur le sujet. « Mais à cet instant, rien ne permet d’écarter telle ou telle hypothèse », a-t-il souligné. Il a également estimé qu’il n’était pas forcément nécessaire que les soldats français prennent des mesures pour se protéger. « Le militaire en France est connu, reconnu et apprécié, tout le monde peut être visé par un fou », a-t-il dit. « Les militaires sont chez eux en France ils n’ont pas de raison de raser les murs ».

La député-maire UMP de Montauban Brigitte Barèges, s’est dite « bouleversée et scandalisée », évoquant un « assassinat qui ressemble à une véritable exécution sommaire ». Elle a également rendu hommage aux familles des victimes, ainsi qu’à leur régiment, le 17e RGP « qui a déjà payé très douloureusement le tribut de la guerre en Afghanistan avec quatre soldats morts pour la France ». Son directeur de cabinet, Stéphane Bensmaine, a estimé que cet incident n’avait pas de précédent récent à Montauban. « On ne comprend pas », a-t-il dit.

Des militaires attaqués pour la seconde fois en cinq jours
Thomas Guillot, qui réside tout près des lieux du drame, a expliqué que son fils avait entendu cinq coups de feu, mais ne s’était pas autrement ému, un stand d’entraînement au tir du 17e RGP se trouvant à proximité.

Dimanche à Toulouse, un militaire de 30 ans, membre du 1er Régiment du train parachutiste de Francazal (Haute-Garonne), a été tué d’une balle en pleine tête par un meurtrier en deux-roues, affaire également suivie par le SRPJ de Toulouse. Les enquêteurs n’établissent pas de lien pour le moment entre ces deux drames, mais le procureur de Toulouse, Michel Valet a indiqué qu’ils se posaient des « questions sérieuses », en raison de « ressemblances ne serait-ce que par la qualité des victimes ». « Nous avons la chance que les deux affaires soient suivies par le même service d’enquête, les deux parquets sont en liaison très étroite », a-t-il ajouté

LeVif.be avec L’Express

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