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Le sommet européen s’achève sans accord

Le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement consacré à l’élaboration du prochain cadre financier pluriannuel pour la période 2014-2020 s’est achevé vendredi sur un constat d’échec en raison de grandes divergences de vue entre Etats membres.

Malgré plusieurs heures de négociations, dont de nombreuses rencontres bilatérales pour dégager un compromis, les Vingt-sept n’ont pu s’entendre sur le niveau maximal de dépenses jusqu’à la fin de la décennie, certains pays réclamant des coupes substantielles en raison la crise économique qui sévit.

S’exprimant devant la presse à l’issue du conclave, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, s’est toutefois efforcé de relativiser l’échec.

« Les discussions bilatérales et les réunions en plénière ont montré un degré de convergence suffisant qui laisse entrevoir un accord potentiel en début d’année prochaine », a-t-il assuré.

« Il n’est pas besoin de dramatiser. (Elaborer un cadre financier) est tellement complexe que cela se fait généralement en deux temps », a-t-il ajouté, rappelant que, en 2005, lors de l’élaboration du cadre financier 2007-2013, il avait aussi fallu deux sommets pour mettre les Vingt-sept au diapason.

Avant de se quitter, les dirigeants européens l’ont chargé, lui ainsi que le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, de poursuivre durant les semaines à venir leurs consultations pour réconcilier les différentes positions nationales.

Aucune date n’a toutefois été avancée pour un second rendez-vous au sommet.

Les Vingt-sept devaient se mettre d’accord sur le niveau maximal de dépenses communes jusqu’à la fin de la décennie.

Vu la crise, la Commission européenne avait déjà proposé de geler jusqu’en 2020 les dépenses communes à leur niveau de 2013, soit 1.047 milliards d’euros sur toute la période, ce qui représente l’équivalent de 1,01% de PNB du Vieux continent.

Ce niveau de dépenses fut toutefois jugé encore trop élevé par les principaux contributeurs nets au pot commun, à savoir la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la Suède, les Pays-Bas ainsi que la Finlande, au grand dam des pays bénéficiaires des fonds de cohésion ou de la politique agricole commune.

En guise de compromis, M. Van Rompuy avait déposé jeudi soir une nouvelle proposition visant à tailler dans la proposition de la Commission à hauteur de 80 milliards d’euros, une coupe encore jugée insuffisante par plusieurs dirigeants.

Interrogé par la presse sur son refus d’économiser davantage, comme le réclamait notamment le Premier ministre britannique, M. Van Rompuy a jugé les économies avancées suffisamment conséquentes. « C’est déjà un budget très restrictif », a-t-il jugé.

Il n’a toutefois pas exclu de revoir à la baisse le niveau de dépenses à l’avenir, mais « pas dans une ambiance d’improvisation ».

« Un travail préparatoire est nécessaire. Je n’exclus pas d’aller plus loin (dans les coupes, ndlr), mais après une préparation prudente », a-t-il précisé.

Sa proposition de révision de mécanismes de rabais dont plusieurs pays, dont la Grande-Bretagne en premier chef, bénéficient sur leur contribution au pot commun a, elle aussi, essuyé une fin de non-recevoir vendredi.

Avec Belga

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