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Le Petit Nicolas est devenu grand: rencontre avec Anne Goscinny

Olivier Van Vaerenbergh
Olivier Van Vaerenbergh Journaliste livres & BD

Anne Goscinny a fait du Petit Nicolas de papa et de Sempé une marque forte et moderne, sans en renier l’esprit. Une réussite, rare, qu’elle évoque alors que sort en salles, ce 9 juillet, Les vacances du Petit Nicolas, un carton annoncé.

Le Petit Nicolas a fait sa première apparition en 1959 dans le premier numéro de Pilote. Cinquante-quatre ans plus tard, il est le carton annoncé de l’été : Le Petit Nicolas avait réuni près de 6 millions de spectateurs en 2009 ; au moins autant, comme Ducobu ou Boule & Bill, sont attendus pour Les vacances du Petit Nicolas, qui sort ce mercredi 9 juillet. Interview d’Anne Goscinny, la fille de René, créateur avec Sempé du Petit Nicolas.

Un second tiré des livres, beaucoup de rééditions, de l’animation, des produits dérivés… Nicolas sera partout cet été, le plus souvent sous votre contrôle, au moins votre regard.

Nous faisons effectivement un gros travail autour du Petit Nicolas en termes de visibilité, c’est incontournable dans le monde d’aujourd’hui. J’ai toujours pensé que la mort d’un homme ne devait pas signifier la mort de son oeuvre et je veille, évidemment toujours avec Jean-Jacques Sempé qui possède des droits équivalents sur le graphisme, à rester dans les clous de l’univers inventé par mon père et à son identité. Pour le film, qui engage d’autres moyens et intervenants, nous n’avons pas le « final cut » bien entendu, mais ils nous ont toujours fait le plaisir de nous faire lire les scénarios… et d’écouter nos remarques. Mais le choix de Fidélité Productions fut très simple, car les responsables m’ont raconté une histoire, une belle histoire, qui fonctionne dans l’univers de Nicolas, même si le support est forcément très différent. Et qu’il faut l’accepter.

Comment expliquez-vous ce goût du cinéma français pour la bande dessinée ?

C’est assez simple : les tirages. Le cinéma est avide de notoriété préétablie et de nombreux classiques de la bande dessinée sont par essence très populaire et « disponibles ».

Et celui du public pour les oeuvres de votre père, décidément indémodable ?

Vous l’avez dit : l’intemporalité ¬- mon père n’a jamais été à la mode ! -, et le talent. René Goscinny était un être brillant, et le Petit Nicolas fait partie de ses lettres de noblesse. Le talent littéraire dont il faisait preuve ici est immense, par l’humour bien sûr, mais surtout par ses différents niveaux de lecture. Nicolas, on l’a aimé à 10 ans, on l’utilise fréquemment comme outil pédagogique et de lecture dans beaucoup d’écoles, et on aime encore le relire à 50. C’est incomparable, très peu sont capables d’un tel grand écart, et d’une telle jeunesse d’esprit.

Les vacances du Petit Nicolas, de Laurent Tirard, avec Kad Merad et Valérie Lemercier. En salle dès le 9 juillet.

Les vacances du Petit Nicolas, de Jean-Jacques Sempé et René Goscinny, réédité chez Imav Editions et Folio.

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