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« Le gouvernement d’Obama a transféré 400 millions de dollars en cash vers l’Iran »

Rudi Rotthier
Rudi Rotthier Journaliste Knack.be

Le gouvernement Obama a transféré vers l’Iran 400 millions de dollars cash, en coupures étrangères. Ce transfert d’argent s’est fait de concert avec la libération de quatre Américains en janvier de cette année, selon The Wall Street Journal (WSJ).

La Maison-Blanche, tout comme le ministère des Affaires étrangères, confirme cette transaction, mais dément qu’elle est liée à la libération des prisonniers. Ce qui n’empêche pas le WSJ de raconter les faits comme s’il s’agissait d’un roman d’espionnage. Et c’est peut-être bien le cas. Les 400 millions ne pouvaient être transférés en dollars, car cela aurait été une violation de la loi américaine (qui interdit toute transaction en dollars avec l’Iran). Cette somme fut donc délivrée en francs suisses, en euro et encore d’autres monnaies. Toujours selon le quotidien, cette montagne d’argent aurait été transportée sur de grandes palettes en bois. L’argent aurait été retiré de banques néerlandaises et suisses. Selon la Maison-Blanche, qui confirme cette transaction, il s’agissait du premier versement d’un accord financier qui s’élève à 1.7 milliard et qui avait été conclu pour un vente d’arme en 1978 avec le shah d’alors. L’affaire est en cours devant le tribunal international de La Haye. Le président Obama n’avait d’ailleurs pas fait mystère de cette opération, puisqu’il l’avait annoncé dès le 17 janvier lors d’une conférence de presse qui annonçait aussi la libération des prisonniers. « Maintenant que nous avons conclu un accord nucléaire et libéré les prisonniers, il était temps de régler ce point de conflit », dira-t-il alors. Il n’avait, par contre, pas pipé mot sur les 400 millions en cash.

John Kirby, porte-parole des Affaires étrangères, a réagi à la parution de l’article en précisant que les deux équipes, celle chargée de l’argent et celle chargée des prisonniers, n’étaient pas liées entre elles et que les deux affaires avaient nécessité des années de négociations.

Le sénateur républicain Tom Cotton, un très virulent opposant à l’accord nucléaire, voit les choses différemment. Dans les colonnes du The Wall Street Journal, il dit que le président « a payé 1.7 milliard de dollars en cash pour faire libérer les otages américains. »

Depuis ce transfert d’argent, la garde révolutionnaire iranienne a arrêté encore plus de gens, dont deux avec la double nationalité américaine et iranienne, mais aussi des Français, des Anglais et des Canadiens. Le quotidien suggère que ceux qui les arrêtent espèrent tirer de l’argent de ces arrestations.

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