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Le Conseil de coopération du Golfe est-il en train de mourir ?

Le Vif

Les pays du CCG sont supposés se réunir en sommet avant la fin de l’année, mais la crise avec le Qatar risque d’entraîner le report ou l’annulation de ce rendez-vous annuel des monarchies du Golfe.

Le chef de la diplomatie de Bahreïn a proposé lundi de geler l’adhésion du Qatar au Conseil de coopération du Golfe (CCG) jusqu’à ce que cet émirat accepte les demandes de ses adversaires arabes.

Fondé en 1981, le CCG comprend l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït, Oman et le Qatar. Des experts estiment que ce groupement régional est « en train de mourir » en raison de la crise qui a éclaté en juin entre le Qatar et certains de ses voisins.

« La bonne démarche pour préserver le CCG consisterait à geler l’adhésion du Qatar jusqu’à ce qu’il revienne à la raison et accepte les demandes de nos pays. Autrement, nous serons mieux sans sa participation » à ce groupement régional, écrit cheikh Khaled ben Ahmad Al-Khalifa, ministre bahreïni des Affaires étrangères, sur son compte Twitter.

« Bahreïn ne participera pas à un sommet en présence du Qatar qui ne cesse de se rapprocher de l’Iran et de faire venir des forces étrangères (référence à des militaires turcs), ce qui est une menace pour la sécurité des membres du CCG », ajoute-t-il.

Bahreïn fait partie des quatre pays arabes qui ont rompu le 5 juin leurs relations avec le Qataret lui ont imposé un embargo en exigeant notamment l’arrêt du soutien de Doha à des groupes « terroristes » et la fermeture de la chaîne de télévision Al-Jazeera, jugée « extrémiste ».

Les pays du CCG sont supposés se réunir en sommet avant la fin de l’année, mais la crise avec le Qatar risque d’entraîner le report ou l’annulation de ce rendez-vous annuel des monarchies du Golfe.

Le responsable bahreïni a affirmé que son pays avait « le plus souffert » du Qatar depuis que le Qatar a fait sécession de Bahreïn il y a des décennies, relançant une ancienne dispute territoriale.

Le Qatar n’a plus d’accès terrestre au reste du monde depuis la fermeture de la frontière avec l’Arabie saoudite. Le « quartet » anti-Qatar a aussi imposé l’arrêt des liaisons aériennes et maritimes, forçant le Qatar à développer de nouvelles voies d’approvisionnement et à rechercher de nouveaux soutiens diplomatiques.

L’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a explicitement accusé les quatre pays ayant déclenché le blocus de tenter de renverser son régime, dans une interview à la chaîne américaine CBS diffusée dimanche.

« Ils veulent un changement de régime, c’est évident », a déclaré l’émir dans l’émission 60 Minutes. « L’histoire nous enseigne qu’ils ont déjà essayé, en 1996, quand mon père est devenu émir. Et ces dernières semaines, ils ont recommencé de façon évidente ».

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