L'avion supersonique Concorde 001 survolant la Tour Eiffel pendant le 28e salon du Bourget, le 11 juin 1969. © Rue des Archives

Le 1er octobre 1969, le jour où le Concorde a franchi le mur du son

Bang ! Grande première : le Concorde vient de franchir le mur du son. Et d’entrer dans l’histoire. Durant plusieurs décennies, ce bel oiseau blanc sera un avion légendaire, symbole de savoir-faire et de toute-puissance.

Objet de tous les fantasmes, emblème de tous les possibles. Un mythe ? Certainement. Mais un succès ? Pas vraiment. C’est une lutte pour la vitesse. Alors que la guerre froide bat son plein, Américains et Soviétiques utilisent le ciel comme terrain de jeu. La rivalité est aussi continentale. En Europe, ce sont les Français et les Britanniques qui font la course en tête. Jusqu’au jour où les ennemis deviennent partenaires. A l’aube des années 1960, ils s’asseyent autour d’une même table. Objectif : construire un avion civil supersonique.

Une formidable aventure vient de naître. Elle tient aussi de la gageure. Pas évident de faire collaborer des ingénieurs ne parlant pas la même langue, n’utilisant pas les mêmes systèmes de mesure. Valorisant leurs expertises respectives, Français et Britanniques se répartissent le travail et fabriquent les pièces chacun de leur côté. Après l’assemblage, des tests sont effectués au sol durant sept années. Le 2 mars 1969, sous les yeux de 400 journalistes – dont certains persuadés que l’engin ne s’envolera pas – Concorde quitte le sol pour la première fois. Mais pas pour longtemps : après une demi-heure, deux systèmes de conditionnement d’air tombent en panne. L’essai est interrompu.

La machine est lancée. Reste à répondre au défi de la vitesse. La date est fixée : ce sera le 1er octobre 1969. Ce jour-là, attendu au tournant, Concorde répond aux attentes. En parcourant plus de 340 mètres en 1 seconde, il devient supersonique et entre dans la légende. L’année suivante, il franchit Mach 2, une vitesse… inimaginable.

Les vols commerciaux commencent en 1976. L’appareil permet de relier Paris à New York en 3 h 30. Les dirigeants – Pompidou, Elisabeth II, Jean-Paul II… – montrent l’exemple. Et pourtant, les germes de l’échec sont déjà là. Il faut dire que l’époque n’est guère propice au développement d’un supersonique. Les exploits technologiques ont un coût environnemental que condamnent les mouvements verts naissants. Sans parler de la crise pétrolière qui éclate en 1974 et qui impacte lourdement le bilan financier des compagnies.

En réalité, ce sont surtout les failles de l’appareil qui vaudront sa mise à la retraite. En 1977, un Concorde rate son atterrissage à Dakar. L’accident ne fait aucun mort. Mais entache déjà la réputation de l’avion. Le véritable drame a lieu le 25 juillet 2000. Ce jour-là, un Concorde quitte l’aéroport Charles De Gaulle à destination de New York. Deux minutes après le décollage, il s’écrase sur un hôtel. Bilan : 113 morts… et une sérieuse hypothèque sur l’avenir de la légende. Dès novembre 2001, les vols reprennent. Mais de nouveaux incidents techniques viennent plomber la relance. En 2003, British Airways et Air France annoncent la fin de l’aventure. La légende, elle, n’est pas morte.

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