Très impopulaire, la présidente du Pérou, Dina Boluarte, a été destitué après plusieurs tentatives couronnées d’échec. C’est désormais le président du Parlement péruvien, José Jerí, qui assure la fonction jusqu’aux élections générales d’avril 2026.
La présidente péruvienne Dina Boluarte a été destituée dans la nuit de jeudi à vendredi par un vote majoritaire du Parlement, à la suite de plusieurs motions en ce sens déposées au cours de la journée par les principales forces politiques de l’assemblée. « La destitution de la présidente a été approuvée », a annoncé le président du Parlement, José Jerí, à l’issue d’une courte session à laquelle Dina Boluarte ne s’est pas présentée, bien qu’elle ait été convoquée.
Destituée, elle perd de fait son immunité et se retrouve désormais exposée à d’éventuels procès susceptibles de la conduire en prison.
Le président du Parlement péruvien assume dorénavant la présidence du pays andin « par succession constitutionnelle, afin de mettre en place et diriger un gouvernement de transition », a déclaré le nouveau chef de l’État, immédiatement après avoir prêté serment devant le Parlement. Il en sera ainsi jusqu’aux élections générales d’avril 2026.
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Une impopularité record
Les principales forces politiques du Parlement monocaméral ont déposé, jeudi, cinq motions de destitution. L’examen de quatre d’entre elles a été approuvé dans la soirée à la majorité par le Parlement monocaméral. Les motions invoquent une « incapacité morale permanente » de la présidente à exercer ses fonctions, selon les documents lus à l’ouverture de la session parlementaire.
Dina Boluarte a déjà fait l’objet de plusieurs tentatives de destitution, sans qu’aucune n’aboutisse jusqu’à présent. Cette fois-ci, les partis de droite et d’extrême droite qui la soutenaient jusqu’à présent l’ont lâchée.
Le Pérou traverse la pire période d’instabilité politique de son histoire moderne, avec six présidents en près de neuf ans. Arrivée au pouvoir après la destitution du président Pedro Castillo, dans un contexte de manifestations violemment réprimées qui ont fait au moins 50 morts, Dina Boluarte connait une impopularité record.
Plusieurs personnes ont célébré face au Parlement la décision, agitant des drapeaux péruviens et brandissant des pancartes hostiles à la présidente de 63 ans.