Les violences au lendemain de l’annonce des résultats provisoires de la présidentielle auraient fait 7 morts.
Le président de la transition en Guinée, le général Sékouba Konaté, a décrété ce mercredi « l’état d’urgence », « sur l’étendue du territoire », alors que la tension persiste.
En effet, trois personnes ont été tuées à Conakry dans des violences liées à l’annonce des résultats provisoires de l’élection présidentielle donnant Alpha Condé (d’ethnie malinké) vainqueur avec 52,5% des voix, face à l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo (d’ethnie peule), 47,5%. Selon un décompte de l’AFP, ces heurts ont fait au moins sept morts depuis lundi en Guinée, essentiellement dans les fiefs électoraux de Cellou Dalein Diallo à Conakry et en Moyenne-Guinée (centre).
Cet état d’urgence sera en vigueur jusqu’à la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle, que la Cour suprême devrait annoncer le 26 novembre. »
Ce sont des « loubards »
Cette vague de violences a secoué plusieurs zones du pays, malgré l’appel, lundi, du candidat Dalien Diallo à éviter « les violences de toute nature » dans l’attente que ses « réclamations » pour « fraudes » soient examinées par la Cour suprême. Mais le lendemain, il a accusé les forces de l’ordre d' »assassinats » et de « brutalité sauvage » à l’encontre de ses partisans et des membres de l’ethnie peule.
Le même jour, le Premier ministre Jean-Marie Doré a semblé jeter de l’huile sur le feu en qualifiant de « loubards » les partisans de Diallo qui avaient protesté contre la victoire de Condé. « Des loubards se sont livrés à des actes de vandalisme en s’attaquant à des citoyens innocents et à leurs biens », a-t-il affirmé, citant les noms de divers fiefs de Dalien Diallo: Ratoma, mais aussi Labé, Pita et Dalaba (Moyenne-Guinée). A Pita et Dalaba, des habitants et journalistes ont au contraire accusé des agents des forces de l’ordre d’avoir maltraité des habitants et pillé des magasins.
Le Vif.be, avec L’Express.fr