Juncker fragilisé par le départ de Martin Schulz

« Le départ annoncé de Martin Schulz de la présidence du Parlement européen ouvre une période de grande incertitude au sommet de l’Union, confie l’une de nos sources au sein de l’hémicycle. Jean-Claude Juncker, président de la Commission, regrette vivement ce départ, qui fragilise sa position. »

En effet, le social-démocrate allemand et le chrétien social luxembourgeois ont fait cause commune face à la poussée des populistes.  » Les relations entre le Parlement et la Commission n’ont jamais été aussi harmonieuses que pendant la présidence Schulz « , assurait également Juncker, qui militait ouvertement pour que l’Allemand reste à Bruxelles. Mais voilà, l’ancien libraire, élu à la tête du Parlement en 2012 et réélu en 2014, a décidé de poursuivre sa carrière à Berlin. Il se présentera aux législatives allemandes de 2017.

… et le holà social-démocrate

La décision de Schulz, dont le mandat s’achève le 17 janvier prochain, tient surtout au fait que des élus du Parti populaire européen (PPE-conservateur) ont ouvertement exprimé leur contrariété à l’idée que l’Allemand reste en poste deux ans et demi de plus. Selon un accord non écrit entre le PPE et les sociaux-démocrates, les deux principaux partis du Parlement, un élu PPE devrait à présent occuper le perchoir. Plusieurs noms circulent déjà : Manfred Weber, Alain Lamassoure… Si, effectivement, un conservateur remplace Schulz, le PPE cumulera alors les trois postes clés de l’Union, avec Juncker à la Commission et le Polonais Donald Tusk à la tête du Conseil européen. Un monopole jugé  » inacceptable  » par les sociaux-démocrates, qui pourraient dès lors briguer le poste occupé par Tusk, dont le mandat de président du Conseil s’achève en mai prochain. Pour autant, ce n’est pas Tusk mais… Juncker qui a le plus à craindre de l’effondrement de la  » grande coalition  » européenne entre conservateurs et sociaux-démocrates.