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Journée de confusion à Barcelone
Un sentiment de « confusion » régnait lundi à Barcelone, de la rue aux administrations. La déclaration unilatérale d’indépendance date déjà d’il y a trois jours, mais elle ne s’est pas concrétisée et le gouvernement espagnol de Mariano Rajoy a déjà pris le contrôle du territoire, en faisant un usage inédit de l’article 155 de la Constitution.
Dans cette Catalogne partagée quasiment pour moitié entre pro et anti-sécession, l’absence de Carles Puigdemont, qui serait parti à Bruxelles, en déconcerte plus d’un.
Pour Agustin Sanllehi, 74 ans, « tout est clair: Rajoy a stoppé cette idiotie, les indépendantistes ont abandonné le navire comme des rats et Puigdemont est un clown ». « La République catalane est mort-née, ils l’avaient proclamée du bout des lèvres, et ils ne représentaient même pas 50% des Catalans », tranche l’ancien chef d’entreprise.
Au sein de l’administration, le désarroi le dispute à la normalité.
« Les choses changent à une vitesse hallucinante depuis jeudi et nous sommes dans l’attente de voir ce qui va se passer toutes les dix minutes », témoigne Joan Escanilla, porte-parole du syndicat de fonctionnaires CSIF. « Mais le travail quotidien se poursuit. Pour le fonctionnaire de base, le médecin, le maître, ça va être plus ou moins pareil et le pompier ira éteindre l’incendie, qu’il y ait ou non le 155 », dit-il.
Un employé de l’agence fiscale de Catalogne explique anonymement que les fonctionnaires n’ont reçu aucune instruction de Madrid mais pas non plus d’appel à désobéir.
Au journal officiel de la Catalogne, « il n’y a rien sur la république », constatent trois employées du département catalan de l’Agriculture.
Au même moment, à Madrid, le procureur général de l’Etat espagnol annonçait que des poursuites pour « rébellion » sont requises contre l’ensemble des membres du gouvernement catalan destitué, pouvant leur valoir de lourdes peines de prison.
De quoi susciter « l’indignation » de Carles Enrich, ancien dirigeant d’entreprise de 64 ans et indépendantiste, qui pointe un paradoxe: « Théoriquement, nous sommes déjà en république et la loi espagnole ne devrait pas nous affecter plus que la loi d’un autre pays. »
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