La décision de Donald Trump de retirer son pays de l’Accord de Paris, et de n’envoyer mardi dans la capitale française qu’un chargé d’ambassade, est « une honte », a estimé l’ancien secrétaire d’Etat John Kerry, au sommet climat où le président américain a été la cible de critiques.
« C’est une honte, si vous regardez les faits, la science, le bon sens, tout le travail qui a été fait », a dit John Kerry à l’AFP. L’accord de 2015 contre le réchauffement « ne s’est pas fait en un an à Paris. Ce sont 26 années de travail déshonorées par des gens qui ne comprennent rien à la science ».
A la tribune, John Kerry, qui avait joué un grand rôle au côté de Barack Obama dans l’adoption de l’accord, a été très applaudi par l’assistance du « One Planet Summit », quand il a dénoncé « une décision auto-destructrice prise dans un but politique ». « Donald Trump s’est peut-être retiré de Paris, mais pas le peuple américain », a-t-il ajouté, citant l’engagement de nombreux Etats américains, villes, entreprises.
Lui succédant à la tribune, l’ex-secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, qui a appelé le monde à agir mieux pour appliquer l’accord, a aussi dénoncé une décision américaine « politiquement de courte vue, économiquement irresponsable, et scientifiquement erronée ».
Donald Trump n’a pas été personnellement invité à ce sommet consacré aux finances climat et co-organisé par la France, la Banque mondiale et l’Onu deux ans tout juste après l’adoption de l’accord de Paris. Washington a prévu d’y envoyer un diplomate.
« Nous avons à la Maison Blanche un climato-sceptique qui dit que le changement climatique est un canular! « , a lancé mardi le gouverneur de Californie Jerry Brown, en tête des collectivités américaines mobilisées pour le climat. « Nous ne pouvons pas attendre que la Maison blanche se réveille. Nous, en Amérique, agissons sur le terrain », a-t-il souhaité. Mais « notre travail est incroyablement difficile. Nous avons mobilisé jusqu’à un certain point, mais nous ne sommes pas encore sur le bon chemin pour réduire des émissions (de gaz à effet de serre) croissantes ».
« America’s Pledge », coalition de collectivités, entreprises, organisations de la société civile pro-climat, compte désormais 1.700 membres, a dit l’ex-maire de New York Michael Bloomberg. « Elle représente plus de la moitié de l’économie américaine », a-t-il dit à la presse. « Finalement, le président Trump a contribué à rassembler les gens qui comprennent le problème ».