Jim Mattis © Reuters

Guerre commerciale: Mattis veut rassurer les Européens

Le Vif

Le ministre américain de la Défense Jim Mattis est arrivé mercredi soir à Bruxelles pour tenter de rassurer les Européens sur les risques de guerre commerciale avec les Etats-Unis, tout en défendant les tarifs douaniers décidés par le président Donald Trump.

« Les guerres commerciales ont un effet sur les relations sécuritaires », a reconnu M. Mattis dans l’avion le conduisant à Bruxelles où il doit participer jeudi et vendredi à une réunion des ministres de la Défense de l’Otan.

« Mais à l’heure actuelle, ce n’est pas ce que je constate et je pense qu’il est encore prématuré d’appeler ça une guerre commerciale parce que (…) les choses vont évoluer », a-t-il prédit.

« Il y a toujours des négociations dans ce genre de choses », a poursuivi le chef du Pentagone, qui rencontre ses collègues européens à un moment de grande tension avec les Etats-Unis, après le retrait de Washington de l’accord nucléaire iranien et l’annonce par M. Trump de l’imposition par les Etats-Unis de lourdes taxes sur les importations d’acier et d’aluminium, y compris à l’Europe, au Canada et au Japon, leurs plus proches alliés.

Mais M. Mattis, qui s’était opposé publiquement il y a quelques semaines à des tarifs douaniers sur l’acier, a défendu les décisions de son administration.

« Ce que nous voulons, c’est un commerce juste et réciproque », a-t-il plaidé, affirmant que certaines voitures étrangères sont par exemple taxées à 2% à leur importation aux Etats-Unis alors que les voitures américaines sont taxées à 10% à leur importation dans certains pays, qu’il n’a pas nommés.

« Avant d’y arriver, il va y avoir quelques secousses, quelques cahots, mais jusqu’ici, je ne pense pas que cela aura un effet dans le domaine de la sécurité », a assuré M. Mattis.

Interrogé sur le lien évoqué par M. Trump entre la sécurité nationale des Etats-Unis et l’importation de voitures étrangères, M. Mattis s’est gardé là aussi de contredire son président.

« L’économie américaine est depuis 70 ans la locomotive, le moteur du financement de notre appareil de sécurité nationale », a-t-il remarqué. « Je n’ai jamais vu dans l’Histoire un seul pays qui ait été capable de maintenir sa puissance militaire sans garder son économie en bonne santé ».

M. Mattis s’est néanmoins montré résolu à aplanir les divergences qui pourraient survenir pendant la réunion ministérielle de l’Otan jeudi et vendredi.

« Si je fais ce voyage, c’est pour les écouter, pour prendre des notes, pour faire évoluer ces choses et pour trouver un terrain d’entente », a-t-il conclu.

La réunion des ministres de la Défense de l’Alliance doit être consacrée aux moyens de renforcer sa dissuasion.

Une initiative américaine — baptisée « 4×30 » — en discussion est la capacité de déployer sous 30 jours 30 bataillons mécanisés (un bataillon compte entre 600 et 1.000 combattants selon les pays), 30 escadrilles et 30 navires de combat pour pouvoir faire face à une opération militaire de la Russie, identifiée comme un potentiel agresseur.

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