
« Five Star Academy », ce projet qui forme les jeunes Indiens défavorisés au cinéma et à la danse

La Five Star Academy, au coeur du bidonville de Dharavi, forme de jeunes Indiens défavorisés au cinéma et à la danse. Avec l’espoir, pour eux, de décrocher le rôle qui les propulsera loin de leur misère quotidienne. Par Chloé Sharrock/Le Pictorium.
Avec son million d’habitants, Dharavi, dans la mégapole de Mumbai, est le deuxième plus grand bidonville d’Asie. Le dimanche, une vingtaine d’élèves s’y forment gratuitement à différentes disciplines telles que la danse, le théâtre ou encore les sports de combat. Un projet qui offre à ces jeunes Indiens défavorisés l’espoir d’obtenir un rôle dans un film ou une pub, et ainsi de fuir la misère.
C’est entre les quatre murs d’une petite bicoque colorée que la magie opère. Au rythme de la pop locale et de la voix tonitruante de Baburao, les élèves enchaînent les pas et les mimiques, tout en rêvant ; dans la capitale du cinéma indien, Bollywood est bien ancré dans les imaginaires.
Baburao Ladsaheb, un professeur à la personnalité extravagante, donne ces cours depuis plus de trente-cinq ans, après avoir lui-même joué dans plusieurs films. Mais c’est en 2009 que la Five Star Academy s’est réellement fait connaître, après que le réalisateur Danny Boyle a engagé certains de ses élèves dans sa superproduction oscarisée Slumdog Millionaire.
Depuis, des directeurs de casting recrutent régulièrement au sein de l’académie. Des réussites qui font briller les yeux des jeunes danseurs et acteurs, même si leur professeur reste réaliste quant aux débouchés pour chacun.

Les jeunes élèves s’octroient un moment de détente avant de reprendre leurs entraînements. Au-delà des cours, la Five Star Academy leur permet de jouir d’un endroit où se retrouver et d’oublier la vie quotidienne du bidonville.

Une rue de Dharavi, le deuxième plus grand bidonville d’Asie, au coeur de Mumbai. Il compterait aujourd’hui un million d’habitants, soit une densité de 17 000 habitants par km2.

Enfants et adultes, garçons et filles s’initient aux sports de combat et apprennent à mimiquer des bagarres.

Après la journée de cours, les élèves montent chacun à son tour sur la petite estrade de la classe afin d’improviser sur une musique de leur choix, chacun se lâchant et s’exprimant à sa manière.

Baburao donne des instructions à l’un de ses élèves et l’entraîne à passer des auditions.

Usant de mimiques très exagérées propres au style Bollywood, les élèves s’exercent à enchaîner différentes émotions: tristesse, colère ou joie.

Danse du ventre, danse traditionnelle indienne, mais aussi danse occidentale telle que le hip-hop, toutes sont enseignées à l’académie.

Thani, 40 ans, a obtenu un rôle dans le film Beyond the Clouds, du réalisateur iranien Majid Majidi, sorti en 2017. » Le rôle n’était pas très important, mais ça m’a donné beaucoup d’espoir. «

Comme de nombreux jeunes Indiens, Pritpi, 16 ans, rêve de films bollywoodiens.

Il est 9 heures. La journée de cours débute pour Baburao et ses élèves. Jusqu’à 16 heures, ils enchaîneront différents exercices de chant, danse, théâtre ou combat.
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