© reuters

Vol Maastricht-Liège de 38km: « La ville ne porte aucune responsabilité »

Liège Airport ne porte aucune responsabilité liée aux vols cargo « sauts de puce » effectués ponctuellement vers ses pistes par des compagnies aériennes telles que Qatar Airways, souligne mercredi le cabinet du ministre wallon en charge des Aéroports, Jean-Luc Crucke. « Liège Airport n’est pas en mesure de refuser un vol de marchandises parce qu’il vient de Maastricht, il n’est dans ce cas que le fournisseur qui répond à la demande d’un client », insiste-t-on.

Le conseiller communal liégeois Pierre Eyben (Vert Ardent) dénonçait mercredi dans les colonnes de Sudpresse le fait qu’un vol cargo parti de Doha ait fait escale à Maastricht, avant de redécoller pour Liège pour ensuite prendre la route de Mexico. Un trajet de 38 km que l’opérateur Qatar Airways justifie par l’exigence d’un client néerlandais ainsi que par l’impossibilité de partir pour l’Amérique centrale depuis l’aéroport limbourgeois en raison de la longueur insuffisante de ses pistes.

Cette nouvelle aberration d’un point de vue écologique n’a pas manqué de relancer quelque peu le débat sur les vols dits « sauts de puce », surtout dans le climat actuel. La question agite ponctuellement la Wallonie depuis une bonne dizaine d’années, lorsqu’avait été révélée l’intention d’une compagnie de faire escale à Bierset une poignée de minutes après avoir décollé de Gosselies.

Elle ne relève pourtant pas de la compétence des aéroports concernés. Dans le cas d’un vol cargo, ce sont les transporteurs qui décident et indiquent à la compagnie aérienne l’endroit où ils veulent atterrir, en fonction de la demande de leur client. « C’est difficile de lutter contre ce modèle-là, mais Liège ne porte aucune responsabilité par rapport à ce plan », défend le cabinet du ministre Crucke.

Bien qu’un prochain vol entre Maastricht et Bierset soit prévu le 10 novembre, rapportait M. Eyben, ces sauts de puce seraient relativement rares. Pour la simple et bonne raison qu’au-delà du non-sens qu’ils représentent d’un point de vue écologique, ils constituent également une aberration économique pour les compagnies, contraintes de payer deux fois une taxe aéroportuaire.

« Nous soutenons tout ce qui peut être fait en train aux mêmes conditions »

Concernant les vols passagers, tout le monde s’accorde sur la nécessité de favoriser les alternatives à l’avion, principalement pour les courtes distances. « Nous soutenons tout ce qui peut être fait en train aux mêmes conditions », souligne le cabinet de Jean-Luc Crucke, qui assure que le travail de sensibilisation auprès des compagnies promis il y a six mois en réponse à une question parlementaire a été entamé.

S’ils ne représentent qu’une proportion très relative de la pollution causée par le transport aérien à l’échelle mondiale, ces vols n’en demeurent pas moins « choquants », d’autant que des solutions alternatives existent et que c’est une question « de base, de bon sens et facile à régler », commente-t-on du côté d’Inter-Environnement Wallonie.

Dans l’attente d’une éventuelle réglementation européenne contraignante – l’arrêté régional pris en 2006 après la première polémique n’avait lui même pas passé le cap du fédéral -, il revient donc à chacun de choisir ses modèles. Par exemple celui du FC Bruges, qui fera venir un avion à vide de Zaventem à Ostende pour ensuite effectuer moins de 300 kilomètres jusqu’à Paris, où il joue mercredi soir en Ligue des Champions. Ou alors celui de l’Ajax, qui a lui décidé de prendre le train pour faire environ la même distance depuis Amsterdam jusqu’à Lille à la fin du mois.

Contenu partenaire