La chancelière quittera la politique pour de bon. On ne la verra plus. © belga image

Un hommage à Angela Merkel, qui s’en va cet automne

Olivier Rogeau
Olivier Rogeau Journaliste au Vif

A la tête du gouvernement allemand depuis 2005, « Mutti » (Maman) quittera son poste après les élections fédérales du 26 septembre. « J’en éprouve un malaise étrange. Elle va me manquer », avoue Marion Van Renterghem, qui la scrute et la piste depuis seize ans. Pour la journaliste française, qui a complété et largement réécrit (1) sa première biographie de la chancelière (Angela Merkel, l’ovni politique, Les Arènes, 2017), « elle aura été l’anti-Trump, l’anti-Johnson, l’anti-populisme par essence et par excellence. Elle était un repère dans un monde angoissant. »

Même si, reconnaît la journaliste, « il y a aussi du médiocre » chez elle. Les Grecs ne lui ont pas pardonné son manque de solidarité pendant la crise de 2011. Elle a privilégié les intérêts des industriels allemands au détriment de la coopération européenne. On ne peut la créditer d’aucune réforme européenne d’envergure, du moins jusqu’à la pandémie, qui l’a conduite à une révolution.

Et demain? La biographe en est persuadée: on ne verra plus Angela Merkel après son départ de la chancellerie. Elle quittera la politique pour de bon. On n’apprendra pas sa nomination à un poste international. Elle s’occupera de ses tomates, continuera à faire des randonnées en montagne et voyagera. Elle rêve de grands espaces, de déserts californiens, de la Volga, du Transsibérien. « A 67 ans, elle fera ses premiers pas en liberté, elle qui en a été empêchée pendant près de deux fois trente ans: de 1954 à 1989 sous la dictature est-allemande, puis de 1990 à 2021 sous les feux de la rampe. »

(1) C’était Merkel, par Marion Van Renterghem, Les Arènes, 324 p.

Un hommage à Angela Merkel, qui s'en va cet automne

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