Roberta Metsola © Belga

Roberta Metsola, une anti-IVG à la tête du Parlement européen (portrait)

Le Vif

La conservatrice maltaise Roberta Metsola a été élue présidente du parlement européen, obtenant la majorité absolue dès le premier tour du scrutin, en dépit de son opposition à l’avortement, qui a suscité de nombreuses critiques.

Cette élection est l’un des deux temps forts de la première session plénière de 2022 pour l’assemblée de Strasbourg, avec le discours mercredi d’Emmanuel Macron qui exposera les objectifs de la présidence française de l’UE pour les six prochains mois.

Pour succéder à l’Italien David Sassoli, décédé le 11 janvier et dont le mandat prenait fin cette semaine, Roberta Metsola, membre du groupe de droite du PPE, première force politique de cette institution, faisait figure de favorite pour en prendre les rênes jusqu’à l’été 2024. Elle est seulement la troisième femme à accéder à cette fonction, après les Françaises Simone Veil (1979-1982) et Nicole Fontaine (1999-2002). Elle succède à l’Italien David Sassoli, décédé le 11 janvier et dont le mandat s’achevait cette semaine.

Elle était opposée à trois autres candidats: l’Espagnole Sira Rego (gauche radicale), le Polonais Kosma Zlotowski (ECR, eurosceptiques) et la Suédoise Alice Bah Kuhnke (les Verts). Chacun d’eux défendra brièvement sa vision mardi matin, avant le scrutin.

Députée européenne depuis 2013 et vice-présidente du Parlement depuis 2020, Roberta Metsola, qui fête ses 43 ans mardi, avait récemment gagné en visibilité en assurant l’intérim de David Sassoli, éloigné de l’hémicycle par la maladie pendant plusieurs semaines.

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Mais cette mère de 4 enfants s’est aussi attirée les critiques de certains de ses collègues: en cause, ses convictions anti-avortement, une opinion très largement répandue à Malte, dernier pays de l’UE où l’IVG reste complètement illégale. Consciente des réserves qu’elle a suscitées sur cette question, elle a assuré qu’en cas d’élection, son « devoir sera de représenter la position du Parlement », y compris sur les droits sexuels et reproductifs.

Accords et désaccords

Selon une tradition, une alternance entre gauche et droite a quasiment toujours eu lieu pour les élections de mi-législature au Parlement européen. Roberta Metsola devait bénéficier initialement de l’accord passé entre les trois principales forces politiques PPE, S&D (sociaux-démocrates) et Renew Europe (centristes et libéraux): les groupes s’étaient entendus en 2019 pour se ranger derrière la candidature du socialiste David Sassoli, et pour qu’un candidat du PPE prenne le relais pour la deuxième moitié de la législature.

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Mais au vu de ses récents succès électoraux, notamment en Allemagne, le groupe S&D a remis en cause son soutien, la présidente du groupe, Iratxe García, expliquant vouloir défendre un candidat « en accord avec (ses) priorités et (ses) valeurs ». Les trois groupes sont finalement parvenus lundi à un nouvel accord, autour d’une déclaration politique mentionnant plusieurs priorités, dont la lutte contre les violences faites aux femmes et pour l’égalité des sexes, la réforme de la fiscalité européenne ou encore la mise en place d’une directive sur le salaire minimum.

L’accord attribue également 5 postes de vice-présidents du parlement au groupe S&D, ainsi que certaines présidences de commission.

A l’extrême droite, le groupe Identité et Démocratie (ID), qui réunit notamment le RN français et la Ligue italienne, apportera son soutien au candidat eurosceptique Kosma Zlotowski, du groupe Conservateurs et réformistes européens.

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