Procès de Paris © BELGAIMAGE

Place à l’interrogatoire de Salah Abdeslam lors du procès des attentats du 13 Novembre à Paris

Le Vif

Salah Abdeslam a-t-il remplacé au pied levé Mohamed Abrini dans les commandos du 13 Novembre ? Au procès de ces attaques, la cour d’assises spéciale de Paris interroge mercredi le principal accusé sur le déroulé d’une nuit de terreur.

Premier des accusés à être entendu sur la soirée du 13 novembre 2015, Mohamed Abrini, « l’homme au chapeau », qui a abandonné son chariot d’explosifs et pris la fuite lors des attentats de Bruxelles en mars 2016, a réaffirmé mardi qu’il était « prévu » pour les attentats de Paris. Et assuré que, contrairement à lui, son ami d’enfance et coaccusé Salah Abdeslam ne l’était « pas ».

Selon ses déclarations à la cour, Mohamed Abrini a renoncé quelques jours avant les attentats et Salah Abdeslam, à la demande de son frère aîné Brahim Abdeslam – futur tueur des terrasses -, a hérité de son « gilet explosif » et de sa « Kalachnikov ». L’accusation estime plutôt qu’il s’est désisté à la dernière minute, le soir du 12 novembre 2015, et qu’il cherche maintenant à « dédouaner » Salah Abdeslam. Ce dernier avait, lors de son premier interrogatoire sur le fond du dossier, en février, laissé entendre qu’il avait fait « marche arrière » et renoncé à tuer le 13-Novembre.

Le Français de 32 ans avait également dit avoir prêté allégeance à l’Etat islamique (EI) « 48 heures » seulement avant les attentats de Paris et Saint-Denis, qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés. Salah Abdeslam avait ensuite dit réserver ses explications pour « plus tard ».

Cinq années de silence

En mars 2016, après quatre mois de cavale et son arrestation en Belgique, il avait déjà affirmé avoir « renoncé » à actionner sa ceinture explosive. Avant de garder le silence pendant les cinq années suivantes, jusqu’au procès.

Salah Abdeslam avait à l’époque expliqué qu’il aurait dû se faire exploser au Stade de France, mais qu’il avait changé d’avis en arrivant sur place. Il aurait alors déposé les trois autres kamikazes et repris la route, avant d’abandonner sa voiture dans le 18e arrondissement, puis sa ceinture explosive au sud de Paris.

Une thèse dont il « est permis de douter » selon l’accusation. D’abord parce que le communiqué de revendication de l’organisation Etat islamique (EI) mentionne une attaque « dans le 18e arrondissement », là où la voiture a été retrouvée, et qui n’a pas eu lieu. Ensuite parce que les experts ont établi que la ceinture était défectueuse. Enfin parce que Salah Abdeslam aurait dit à plusieurs proches qu’elle n’avait pas fonctionné.

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