Emmanuel Macron © BelgaImage

« Nous rebâtirons la cathédrale Notre-Dame d’ici cinq années »

Le Vif

Le président français Emmanuel Macron a dit vouloir mardi que la cathédrale Notre-Dame de Paris, en partie détruite par un incendie, soit rebâtie « d’ici cinq années ».

« Nous rebâtirons la cathédrale plus belle encore et je veux que ce soit achevé d’ici cinq années. Nous le pouvons et là aussi nous mobiliserons », a dit le chef de l’Etat au cours d’une allocution télévisée en direct de moins de six minutes, assis à son bureau de l’Elysée.

« Je reviendrai vers vous dans les jours prochains pour que nous puissions agir », a ajouté M. Macron qui a annulé la veille la diffusion très attendue de ses annonces pour répondre à la crise des « gilets jaunes » et au grand débat.

« Demain la politique et ses tumultes reprendront leur droit mais le moment n’est pas encore venu », a-t-il ajouté. « Nous sommes ce peuple de bâtisseur, nous avons tant à reconstruire », a-t-il lancé.

Saluant les sapeurs-pompiers, les policiers, les soignants, « héroïques », il a insisté sur l’unité du pays après ce drame : « Nous avons vu cette capacité de nous mobiliser et de nous unir pour vaincre « .

Il a enjoint les Français à « devenir meilleurs que nous le sommes » et « retrouver le fil de notre projet national, un projet humain, passionnément français ».

« L’incendie de Notre-Dame nous rappelle que notre histoire ne s’arrête jamais et que nous aurons toujours des épreuves à surmonter », a-t-il dit.

« C’est à nous, les Françaises et les Français d’aujourd’hui, qu’il revient d’assurer cette grande continuité qui fait la nation française », a ajouté le chef de l’Etat.

Mercredi, le Conseil des ministres sera « entièrement consacré » aux suites de l’incendie de la cathédrale, a indiqué l’Elysée. Il « sera suivi d’une réunion de lancement de la souscription nationale et de la reconstruction ».

Les Jeux olympiques de Paris doivent se tenir en 2024.

Les réponses d’Emmanuel Macron

Baisses d’impôts pour les classes moyennes, réindexation des petites retraites, référendums locaux et suppression de l’ENA figurent parmi les principales réponses d’Emmanuel Macron à la crise des « gilets jaunes », selon le projet d’allocution que devait prononcer le chef de l’État lundi soir et dont l’AFP a obtenu copie.

« Je reviendrai vers vous comme je m’y étais engagé les jours prochains, pour que nous puissions agir collectivement suite à notre grand débat », a annoncé mardi soir le chef de l’Etat dans une allocution télévisée dédiée à Notre-Dame. « Demain la politique et ses tumultes reprendront leurs droits, nous le savons tous. Mais le moment n’est pas encore venu », a-t-il ajouté, sans plus de précisions.

Présentée comme le grand tournant, voire un quitte ou double pour son quinquennat, la diffusion de son allocution initiale était programmée lundi à 20H00, mais avait finalement été annulée en raison du spectaculaire incendie ayant ravagé Notre-Dame de Paris.

« L’Elysée ne confirme ni ne commente les fuites dans la presse au sujet de la sortie du grand débat national », a réagi la présidence, après la diffusion des principaux points du texte par plusieurs médias.

Baisse d’impôts

Dans ce texte, après cinq mois de mobilisation inédite des « gilets jaunes » et trois mois de grand débat, Emmanuel Macron promet de « fixer pour le pays un cap à 2025 ». « Nous poursuivrons les réformes commencées », assure le chef de l’État qui entend « conduire un projet agricole, industriel, écologique pour le XXIe siècle » mais sans annonces concrètes sur l’écologie.

Mais malgré ce maintien de cap affiché, le projet d’allocution contient plusieurs annonces significatives. A commencer par une baisse « des impôts des classes moyennes », sans plus de précisions, mais financée notamment par « la suppression de certaines niches fiscales ».

Préparant, la semaine dernière, le terrain pour le chef de l’État, le Premier ministre Édouard Philippe avait évoqué l' »exaspération fiscale » comme le principal enseignement du grand débat national lancé début janvier.

Parmi les mesures en faveur du pouvoir d’achat, le texte mentionne également que la prime exceptionnelle de 1.000 euros défiscalisée et sans cotisations sociales, décidée fin décembre 2018, va être « pérennisée » et ouverte aux employeurs « chaque année ».

S’agissant de l’impôt sur la fortune, le président de la République refuse comme prévu de le rétablir immédiatement mais annonce une « évaluation objective » de la réforme controversée de 2017, s’engageant sur cette base à « apporter toutes les modifications et corrections nécessaires ».

A plusieurs reprises ces derniers mois, M. Macron avait laissé entendre qu’il ne comptait pas revenir sur cette réforme. Laquelle comprenait déjà une phase d’évaluation régulièrement invoquée par la majorité.

Réindexation des retraites

Autre terrain sensible: les retraités. Le projet d’allocution contient, pour les retraites de moins de 2.000 euros, la réindexation des retraites sur l’inflation à partir du 1er janvier 2020. Cette mesure très critiquée avait été annoncée fin août par Édouard Philippe.

Le 10 décembre, après trois semaines de crise des « gilets jaunes », M. Macron avait déjà annoncé renoncer pour 2019 à la hausse de la CSG pour ces mêmes retraites de moins de 2.000 euros.

-RIC locaux et suppression de l’ENA

Le texte comporte également une série de mesures ou d’adresses à l’endroit des territoires. Emmanuel Macron explique notamment ne plus vouloir « aucune fermeture d’école et d’hôpital jusqu’à la fin du quinquennat », « sauf demande des maires ».

Prenant acte que « beaucoup de nos concitoyens ont le sentiment que leur territoire est abandonné », le chef de l’État souhaite « assurer la présence des services publics » et « ouvrir un nouvel acte de notre décentralisation », notamment avec « plus de fonctionnaires sur le terrain, avec davantage de responsabilités », « et moins de fonctionnaires à Paris pour écrire des normes ou créer des règles ».

Enfin, pour répondre aux demandes pressantes des « gilets jaunes » et de certaines oppositions comme La France insoumise (LFI), M. Macron se dit « favorable » à ce que des référendums d’initiative citoyenne (RIC) « puissent être organisés sur certains sujets d’intérêts locaux ».

Il est en outre « favorable à ce qu’on puisse rendre plus accessible, en simplifiant les règles », le référendum d’initiative partagée (RIP), prévu par la Constitution mais extrêmement compliqué à mettre en oeuvre.

Le texte prévoit qu' »une convention de 300 citoyens tirés au sort » sera installée « dès le mois prochain », en mai, chargée de « travailler à la transition écologique et aux réformes concrètes à prendre ».

Le président de la République se dit enfin favorable, selon ce projet d’allocution, à la suppression de l’ENA, dont il est sorti diplômé en 2004.

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