Le Cri d’Evard Munch réduit au silence

Stagiaire Le Vif

Unique pour son expression faciale troublante, Le Cri d’Evard Munch est l’une des oeuvres artistiques les plus célèbres dans l’histoire de l’art. Mais contrairement à ce que vous pensez peut-être, Le Cri n’est pas vraiment un cri.

Prochainement, le British Museum exposera une lithographie noire et blanche de l’oeuvre d’Edvard Munch. Le mystère autour de cette oeuvre énigmatique vient enfin d’être percé.

« Je me promenais sur un sentier avec deux amis — le soleil se couchait — tout d’un coup le ciel devint rouge sang. Je m’arrêtai, fatigué, et m’appuyai sur une clôture — il y avait du sang et des langues de feu au-dessus du fjord bleu-noir de la ville — mes amis continuèrent, et j’y restai, tremblant d’anxiété — je sentais un cri infini qui passait à travers l’univers et qui déchirait la nature. »

Dans son poème, Edvard Munch décrit un coucher de soleil spectaculaire à Oslo auquel il a assisté. C’est dans cette description que réside la véritable interprétation de l’oeuvre.

« Le ciel rouge-sang l’a mis dans un état de détresse totale » explique Giula Bartrum à CNN. Elle sera la curatrice de la future exposition « Elle représente les émotions d’Edvard Munch sur le moment même ».

Sous la lithographie en noir et blanc, l’artiste a écrit l’inscription suivante en allemand « J’ai entendu le cri gigantesque de la nature ». Les mains collées aux oreilles révèlent que le personnage fantomatique veut simplement empêcher le cri de la nature de le tourmenter. L’interprétation est donc inverse. Le personnage ne crie pas, il est effrayé.

« L’aspect ondulé du personnage est une représentation visuelle de ses sentiments et les bandes noires et blanches vibrent presque comme un diapason » explique Bartrum. « Il est évident que la nature a un impact flagrant sur son état d’esprit. Tout le monde a déjà vécu ce genre de détresse intense. »

Représentation du litographe noir et blanc qui figuera au British Muséum
Représentation du litographe noir et blanc qui figuera au British Muséum© Wikicommons

Thomas Bagnoli

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire