Un avion cargo Antonov An-12 s'est écrasé près de Paleochori Kavalas, dans le nord de la Grèce, ont indiqué les pompiers. (Photo by Sakis MITROLIDIS / AFP)

Plusieurs tonnes d’armements dans l’avion qui s’est écrasé en Grèce : ce que l’on sait

Le Vif

Huit membres d’équipage ukrainiens ont péri dans le crash d’un avion cargo Antonov samedi soir dans le nord de la Grèce, transportant du matériel militaire à destination du Bangladesh.

Parti de Serbie, l’Antonov 12, propriété d’une compagnie ukrainienne Meridian LTD, transportait environ onze tonnes d’armements, a déclaré dimanche le ministre serbe de la Défense Nebojsa Stefanovic. 

Aucun survivant n’a été recensé et, selon des informations de presse, six corps avaient été localisés dimanche.

Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a confirmé l’identité des huit victimes, toutes ukrainiennes. « La cause préliminaire de l’accident est la défaillance de l’un des moteurs« , a déclaré son porte-parole, Oleg Nikolenko, sur Facebook.

Une livraison d’armes « conforme aux règles internationales »

Denys Bohdanovytch, directeur général de la compagnie Meridian, a également affirmé à la chaîne de télévision allemande Deutsche Welle que tous les membres de l’équipage étaient ukrainiens.

Le ministre serbe de la Défense a par ailleurs assuré que la livraison d’armes avait été convenue avec le ministère de la Défense bangladais « conformément aux règles internationales ».

Les débris de l’avion cargo Antonov An-12 près de Kavala, en grèce. REUTERS

« Malheureusement, certains médias ont spéculé sur le fait que l’avion transportait des armes destinées à l’Ukraine, mais c’est totalement faux », a-t-il ajouté en conférence de presse.

Dacca a confirmé être le destinataire de ce chargement, des « obus de mortier d’entraînement achetés en Serbie pour l’armée et les gardes-frontières du Bangladesh« , selon le bureau des relations publiques de l’armée. « Il n’y avait aucune arme dans la cargaison et celle-ci était couverte par une assurance », a-t-il toutefois précisé.

Boule de feu

L’accident s’est produit vers 23 heures près du village de Paleochori, à environ 23 kilomètres de Kavala.

Des vidéos partagées par des témoins sur les réseaux sociaux ont montré des images de l’avion pris dans une boule de feu avant de toucher sol. Un photographe de l’AFP a vu depuis les airs des débris de l’Antonov dispersés sur un vaste périmètre.

Les habitants ont reçu l’interdiction de se rendre dans les champs proches du lieu du drame jusqu’à ce que les autorités puissent évacuer l’épave et les munitions n’ayant pas explosé.

« Nous avons entendu un bruit assourdissant (et vu) une boule de feu s’approcher du sol. Puis il y a eu l’explosion », a déclaré à l’Agence de presse d’Athènes (ANA) Sofia, mère de trois enfants vivant dans un village voisin.

Un autre habitant de la région, Giorgos Archontopoulos, a déclaré à la chaîne de télévision publique ERT qu’il avait senti que quelque chose n’allait pas en entendant le moteur de l’avion.

A proximité du site du crash. Reuters

« À 10H45 (19H45 GMT), j’ai été surpris par le bruit du moteur de l’avion », a-t-il dit. « Je suis sorti et j’ai vu le moteur en feu ».

L’appareil avait décollé de l’aéroport de Nis (sud de la Serbie) samedi vers 20H40 locales (18H40 GMT), transportant des armes dont l’exportateur est la compagnie serbe privée Valir, selon Nebojsa Stefanovic.

Les médias grecs ont indiqué qu’il avait demandé l’autorisation d’effectuer un atterrissage d’urgence à l’aéroport de Kavala, dans le nord de la Grèce mais qu’il n’avait pas réussi à l’obtenir.

Fumées toxiques

Le chef des sapeurs pompiers, Marios Apostolidis, a déclaré aux journalistes que « des pompiers équipés d’équipements spéciaux et d’instruments de mesure se sont approchés du point d’impact de l’avion et ont examiné de près le fuselage et d’autres parties éparpillées dans les champs« .

Des experts en armes biologiques et chimiques de l’armée grecque ont par ailleurs passé au peigne fin le site de l’accident dimanche et ont donné le « feu vert » aux équipes de secours pour intervenir, a rapporté la chaîne ERT.

Treize hommes des équipes spéciales des sapeurs-pompiers ainsi que 26 pompiers se trouvent à proximité du lieu du crash.

Deux pompiers ont été emmenés à l’hôpital pour des difficultés respiratoires dues aux fumées toxiques.

L’ANA a indiqué qu’une enquête serait ouverte pour déterminer les causes de l’accident.

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