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France: émoi après le meurtre d’un professeur devant une université des Hauts-de-Seine

Le Vif

Un professeur d’anglais d’une université des Hauts-de-Seine a été tué mercredi de plusieurs coups de couteau devant l’établissement, un crime qui a suscité l’indignation et dont est soupçonné un ancien élève exclu en 2017.

Ce suspect, né en 1981 au Pakistan et inconnu des services de police, a été interpellé et placé en garde à vue, a-t-on appris de sources concordantes, confirmant une information du Parisien.

La ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a aussitôt fait part de « son émotion la plus vive et de sa profonde indignation » et souhaité que « toute la lumière soit faite » sur ce meurtre.

Les faits se sont déroulés vers midi devant l’entrée principale du pôle universitaire privé Léonard-de-Vinci -également surnommé « fac Pasqua » – situé à Courbevoie et entouré par les gratte-ciels de La Défense.

Agé de 66 ans, l’enseignant a été atteint par 13 coups de couteau, dont un à la gorge, a-t-on appris de source proche du dossier. Il a été déclaré mort à 12H35 et un couteau a été retrouvé sur place. Les cours ont immédiatement été suspendus et une cellule psychologique mise en place.

« C’est un drame qui frappe l’ensemble de la communauté. C’est un enseignant de langue qui avait vingt ans de maison et qui était apprécié de tous », a déclaré Pascal Brouaye, directeur général du pôle universitaire lors d’un point presse improvisé sur place. De nationalité irlandaise, ce professeur « allait prendre sa retraite », a-t-il ajouté.

« Surpris et choqué »

L’homme interpellé après le meurtre a été scolarisé dans cette université pendant l’année 2016-2017. « Il a eu une scolarité normale au premier semestre, mais au 2e semestre, il n’a pas validé son année et il a donc été exclu en août 2017 », a déclaré Sébastien Tran, directeur de l’école de management du pôle universitaire où était inscrit ce jeune homme.

Interrogé sur la piste d’un acte de vengeance, M. Tran a concédé que cet étudiant était « mécontent d’avoir été exclu » mais a assuré ne pas avoir eu vent de « menace particulière ». « On est extrêmement surpris et choqué », a-t-il ajouté.

En début d’après-midi, des membres de la police scientifique étaient à pied d’oeuvre devant l’université pour recueillir des indices. La police judiciaire du département a été saisie de l’enquête.

Les cours reprendront jeudi, a annoncé la direction de l’université.

Situé dans le quartier de la Défense, le pôle universitaire Léonard-de-Vinci a été créé en 1995 par Charles Pasqua à l’initiative du département des Hauts-de-Seine. Ses trois écoles (management, ingénieurs, multimédia) et ses partenaires accueillent quelque 8.000 étudiants.

Depuis sa création, l’université a été au coeur de plusieurs controverses.

En 2010, la Chambre régionale des comptes d’Ile-de-France avait épinglé la gestion du personnel et des frais de fonctionnement jugés trop élevés.

En 2004, le doyen de l’université avait été mis en examen pour « blanchiment » dans le cadre d’une enquête sur un prêt consenti à Charles Pasqua pour financer sa campagne présidentielle de 2002.

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