
Causes communes : ces initiatives mises en place pour rapprocher Serbes et Albanais (En images)
Depuis la fin des conflits en ex-Yougoslavie, les tensions restent vives dans les enclaves serbes du Kosovo. Malgré tout, des initiatives se mettent lentement en place pour rapprocher Serbes et Albanais. Par Rafael Yaghobzadeh.
Le 17 février 2008, le Kosovo proclamait son indépendance, dans la foulée de la dislocation de la Yougoslavie et des longs affrontements qui s’ensuivirent. Le 28 juin 1989, le président serbe Slobodan Milosevic soufflait sur les braises d’une situation déjà explosive, en prononçant un discours, resté célèbre, devant plus d’un million de personnes. » Je vous promets que de nouvelles batailles attendent les Serbes […], clamait-il. Je garantis le droit des Serbes à vivre réunis entre eux dans un seul Etat. » Du 6 mars 1998 au 10 juin 1999, la région entrait dans un conflit » interethnique » opposant l’armée yougoslave à l’armée de libération du Kosovo (UCK) et l’Otan. Conflit qui se soldera par plus de 13 000 victimes, des milliers de réfugiés et de civils disparus.
Aujourd’hui, le Kosovo est reconnu par cent-dix Etats à l’échelon international, dont une très large majorité des membres de l’Union européenne. Mais ses deux millions d’habitants (dont 95 % d’Albanais) peinent à surmonter un passé douloureux. Depuis la fin de la guerre, des enclaves serbes, dont la population est estimée à 70 000 habitants, subsistent en effet dans le nord et le sud. Les tensions entre communautés y sont quotidiennes. Cependant, quelques initiatives citoyennes » mixtes » se mettent en place, notamment à ?trpce, où villageois albanais et serbes s’élèvent ensemble contre des projets de barrages hydrauliques afin de sauver leurs rivières. Mais dans ce tout jeune pays, le chemin reste long avant de réunir les peuples.
Les tensions entre communautés font partie d’un quotidien marqué également par une situation économique catastrophique. Selon l’Unicef, une personne sur deux au Kosovo a moins de 25 ans et le taux de chômage y est de 45 %, soit le plus élevé des Balkans.
Causes communes
Causes communes
Serbes et Russes se considèrent comme des peuples frères et Vladimir Poutine est vénéré par les habitants des enclaves serbes.
De nombreux jeunes mariés de Pristina se font photographier à l’hôtel Gracanica. Un projet qui se veut écologique et multiethnique, où la majorité des employés sont Roms.
Dans les enclaves, les sorties et divertissements sont rares. Excepté lors de la saison estivale, quand de nombreux événements rythment les soirées, notamment celles des familles de la diaspora revenues pour les vacances.
L’ONG Balkan Sunflowers collabore avec les populations locales en matière de santé, de culture ou encore d’éducation à la citoyenneté. Elle entend ainsi créer du lien entre minorités.
A Strpce, commune peuplée majoritairement de Serbes, les villageois des deux communautés s’opposent ensemble au projet de barrage qui menace leur rivière.
Dans les Balkans, la guerre se raconte de génération en génération. Un devoir de mémoire également omniprésent dans l’espace public, comme à Foça, en Bosnie.
A Mitrovica, le mur qui séparait le nord (serbe) et le sud (albanais) de la ville a été détruit en 2017. Il n’en reste pas moins des stigmates bien visibles.
Chaque été, l’enclave serbe de Gracanica est le théâtre d’une parade médiéviste.
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