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Brexit: qui soutient le projet au Parlement britannique?

Le Vif

L’accord de retrait et la déclaration politique sur la future relation entre l’UE et le Royaume-Uni scellés, la Première ministre Theresa May a gagné une bataille mais pas la guerre. Elle doit encore faire adopter ces textes en décembre par le Parlement britannique, où de fortes résistances se manifestent.

Voici un aperçu des forces en présence à la chambre des Communes, qui compte 650 députés:

Les Pour

Les « fidèles » de Theresa May:

La majorité des 315 députés conservateurs devrait soutenir le plan de la Première ministre. Pragmatiques, il s’agit soit de députés pro-Brexit ou europhiles modérés dont la plus grande crainte est de sortir de l’UE sans accord du tout.

Mais quelques membres de son gouvernement formulent encore de sérieux doutes. Parmi eux, le ministre de l’Environnement et l’un des artisans de la victoire du « Leave », Michael Gove.

Les électrons libres:

Le Parti libéral-démocrate figure parmi les plus europhiles mais l’un de ses 12 députés, Stephen Lloyd, a rompu avec la ligne du parti en s’engageant à défendre l’accord de Brexit négocié par Mme May.

La députée travailliste Caroline Flint, élue dans une circonscription qui a voté pour le Brexit, a aussi annoncé qu’elle voterait pour l’accord pour éviter le risque d’un « no deal ».

Les Contre –

L’European Research Group (ERG):

Cette alliance de députés conservateurs europhobes est farouchement opposée à l’accord. Composée de 60 à 85 députés, l’ERG est présidée par Jacob Rees-Mogg et compte les anciens ministres Boris Johnson et David Davis.

Ils sont favorables à un accord de libre-échange sur le modèle canadien voire à un départ brutal de l’UE, sans accord avec les 27.

Ils ont d’ailleurs tenté de renverser Theresa May mais n’ont jusqu’ici pas réussi à rassembler les 48 lettres de députés conservateurs nécessaires pour organiser un vote de défiance.

Le Parti travailliste:

La plupart des 257 députés travaillistes sont pro-européens et s’opposeront, conformément à la ligne de leur direction, à l’accord négocié par la Première ministre avec pour objectif de déclencher des élections, voire un nouveau référendum.

Mais le chef du Labour, Jeremy Corbyn, est peu enthousiaste à l’idée d’organiser une nouvelle consultation.

Le SNP:

Les 35 députés du parti national écossais (SNP) forment le troisième plus grand groupe de députés après les conservateurs au pouvoir et l’opposition travailliste. Ils sont résolument favorables à l’UE et contre l’accord sur le Brexit.

Le parti veut que le Royaume-Uni – ou au moins l’Ecosse – reste dans le marché unique et l’union douanière. Faute de quoi, la cheffe du SNP et Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, a promis d’organiser un autre référendum sur l’indépendance de l’Ecosse.

Le DUP:

Le petit parti nord-irlandais ultra-conservateur, dont les 10 députés offrent à Theresa May une courte majorité absolue au Parlement, est pro-Brexit et s’oppose au projet d’accord qui selon lui remet en cause l’intégrité économique et politique du Royaume-Uni.

En cause, la solution dite de « backstop » (filet de sécurité), destinée à éviter une frontière terrestre entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande après le Brexit, en prévoyant un alignement réglementaire de la province britannique sur l’UE, ce qui lui conférerait un statut spécial.

Il a déjà envoyé un avertissement cette semaine à Mme May en s’abstenant de voter plusieurs amendements au projet de loi de finances.

Les conservateurs pro-UE:

Une douzaine de députés conservateurs ont fait campagne contre le Brexit lors du référendum du 23 juin 2016 et restent fermement opposés à celui-ci, défendant l’organisation d’un second référendum.

Ils ont exclu de soutenir l’accord négocié par Theresa May. Parmi eux, les ex-ministres Justine Greening et Jo Johnson, ainsi que les députés Anna Soubry et Dominic Grieve.

Les Incertains

Les travaillistes pro-Brexit:

Un petit groupe de députés du Labour ont défendu le Brexit, à contrepied de la ligne du parti.

Ils pourraient soutenir l’accord de Brexit au Parlement, sauf s’ils préfèrent soutenir un départ de l’UE sans accord.

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