Attentats de Paris: un chirurgien tente de vendre la radiographie d’une blessée

Le Vif

Les hôpitaux de Paris vont saisir la justice après la révélation samedi par Mediapart qu’un chirurgien a tenté de vendre une radio d’une blessée de l’attaque du Bataclan, a indiqué sur Twitter le patron de l’AP-HP Martin Hirsch.

Dans un message envoyé au personnel de l’AP-HP, M. Hirsch dénonce « un acte scandaleux commis par un chirurgien, professeur des universités – praticien hospitalier de l’Hôpital européen Georges Pompidou, que nous avons appris par la presse ».

Selon Mediapart, ce chirurgien orthopédiste réputé, Emmanuel Masmejean, a mis aux enchères sur OpenSea, un site spécialisé dans la vente d’objets numériques NFT, la radio d’une survivante du Bataclan qu’il avait opérée, sur laquelle on voit un avant-bras transpercé par une balle de Kalachnikov.

Selon le site d’investigation, la radio était mise en vente pour la somme de 2.776 dollars.

Le chirurgien a reconnu les faits auprès de Mediapart, expliquant l’avoir fait « dans une vocation pédagogique » et a retiré depuis l’offre, mais pas le cliché toujours visible sur OpenSea dimanche. Assurant « s’être posé la question d’un point de vue éthique », il reconnait « l’erreur » de ne pas avoir demandé l’autorisation à la patiente opérée.

En-dessous du cliché, le médecin précise que « cette jeune patiente, qui a perdu son petit ami dans cette attaque, avait une fracture ouverte de l’avant-bras gauche avec une balle restante de Kalachnikov dans les tissus mous ».

Alors que le procès des attentats de novembre 2015 se déroule actuellement à Paris, Martin Hirsch estime que ce « comportement odieux » est « contraire à la déontologie, mettant en cause le secret médical, allant à l’encontre des valeurs de l’AP-HP et du service public ».

Il annonce son intention de signaler les faits à la justice (en application de l’article 40 du code de procédure pénale qui demande à chaque fonctionnaire ayant connaissance d’un acte illégal de le dénoncer), et de saisir le conseil de l’Ordre ainsi que « les ministres disposant du pouvoir disciplinaire ».

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