© Image Globe / Juan Carlos Cardenas

Espagne: des milliers de sans-abri, les campements s’installent

Les secouristes commençaient jeudi à monter des camps de tentes pour héberger des milliers de rescapés à Lorca, une ville du sud-est de l’Espagne au riche patrimoine historique, frappée mercredi par un séisme qui a fait neuf morts, selon un nouveau bilan.

Des édifices anciens se sont effondrés dans le centre historique, entouré de murailles, mais, surtout, de très nombreuses maisons se sont fissurées, menaçant de s’écrouler sous l’effet des répliques.

Environ 15.000 personnes, selon la Croix-Rouge, ont été chassées de chez elles par le séisme de magnitude 5,1 qui a fait huit morts et 130 blessés.

20.000 bâtiments, certains datant des 16e et 17e siècles, ont été endommagés dans cette ville de 92.700 habitants située dans une zone sismique, dont l’histoire remonte à plus de 2.000 ans. 80% des constructions ont subi des dégâts, selon le maire Francisco Jodar.

Par crainte de répliques, de nombreux habitants n’ont pas osé rentrer dans leurs maisons aux murs lézardés. Les services sismiques ont enregistré 28 répliques depuis mercredi.
« Le nombre de sans-abri est très difficile à évaluer. Presque personne n’a dormi chez lui. Beaucoup d’habitants ont passé la nuit dans leur voiture, sur les places, dans les parcs », a expliqué le maire.

La Croix-Rouge a distribué jeudi 10.500 couvertures, de la nourriture, de l’eau et 2.000 lits pliants. Elle a mobilisé 24 ambulances et installé trois hôpitaux de campagne.
Le gouvernement a mobilisé 800 militaires et policiers pour organiser les secours, a annoncé le chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, qui doit se rendre vendredi à Lorca.
Plus de 370 tentes de l’armée, 140 véhicules militaires et un hôpital de campagne ont été envoyés sur place, a-t-il ajouté.

M. Zapatero a promis que le gouvernement « ne ménagerait pas ses efforts » pour aider « le très grand nombre de sans-abri ». Il souligné que les dommages subis par les bâtiments et le réseau d’eau étaient « considérables ».

Exceptionnellement, les deux camps rivaux, socialistes et conservateurs, ont suspendu la campagne pour les élections régionales du 22 mai.

Le bilan ne devrait pas s’alourdir, aucun disparu n’ayant été signalé, et les secouristes travaillaient jeudi à déblayer les décombres qui obstruaient les rues.

Des experts devaient ensuite évaluer les dégâts, et coller des étiquettes rouge ou vertes sur les portes des maisons, selon qu’elles présentent ou non un danger.

L’épicentre a été localisé près de Lorca, une ville à environ 70 kilomètres au sud-ouest de Murcie, sur une faille importante, la faille Alhama de Murcia, et dans une des régions de la péninsule ibérique où le risque sismique est le plus élevé.

Le 28 février, le président du collège des géologues espagnols, Luis Suarez, avait prévenu qu’un tremblement de terre destructeur risquait de survenir « dans un avenir pas très éloigné » dans cette région.

A Lorca, certains savaient qu’ils vivaient dans une zone à risque, sans trop y croire. « Nous savons que nous habitons près d’une faille mais nous n’avions jamais pensé que cela nous arriverait », confiait Pepe Tomas, 56 ans, infirmier qui a toujours vécu à Lorca.

Le séisme, ressenti dans tout le sud de l’Espagne, est le plus meurtrier dans le pays depuis celui du 19 avril 1956, qui avait fait 11 morts et plus de 70 blessés dans la région de Grenade, en Andalousie.

Pas de Belges parmi les victimes

Aucun Belge n’est à recenser parmi les victimes du séisme. Le Premier ministre belge Yves Leterme a présenté en son nom personnel et celui du gouvernement ses condoléances à son homologue espagnol ainsi qu’aux familles et proches des victimes.

Levif.be avec Belga

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