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Enfants rapatriés de Syrie: un « soulagement » mais aussi « une terrible angoisse »

Le Vif

L’avocate de la famille d’une enfant d’une Française morte en Syrie et rapatriée vendredi en France a fait part à l’AFP de son « immense soulagement », tout en exprimant sa « terrible angoisse » sur le sort des enfants de jihadistes toujours sur place.

« Je suis partagée entre l’immense soulagement de voir cette petite fille revenir ici et la terrible angoisse de savoir tous ces enfants encore sur place », a déclaré Marie Dosé, l’avocate de la famille d’une orpheline de 5 ans rapatriée vendredi avec d’autres enfants de jihadistes.

« C’est un premier pas et rien d’autre. Il en reste des dizaines d’autres » dans des camps dans le nord-est de la Syrie, a-t-elle souligné.

Cette fillette « était jusque là prise en charge par une femme au camp d’Al-Hol, qui a recueilli cette orpheline comme sa fille, elle lui a sauvé la vie », a poursuivi Marie Dosé, soulignant que « sa mère est morte dans les bombardements il y a plusieurs mois ».

« Il ne peut pas y avoir de discrimination entre les enfants orphelins et les enfants dont la mère est toujours vivante. Il doivent tous être rapatriés et vite avant qu’il ne soit trop tard », a-t-elle insisté.

Mercredi soir, le président Emmanuel Macron a douché les espoirs des familles, qui demandent depuis plusieurs mois le retour des jihadistes, pour les juger en France, et de leurs petits-enfants au titre de la protection de l’enfance. Tandis que le président plaidait « une approche au cas par cas », le secrétaire d’État à l’Intérieur, Laurent Nuñez, a indiqué le même jour qu’il n’y avait « pas de retour envisagé ».

« Le cas par cas, pour des enfants, ça n’existe pas », a rétorqué l’avocate.

« Malnutris », ils sont « tous exposés au froid, à la faim et aux maladies, (comme) la tuberculose et le choléra », a-t-elle déploré.

Ces derniers jours, les démarches se sont multipliées en faveur des enfants de jihadistes, dont nul ne connaît avec certitude le nombre. Ils seraient plus de 3.500 originaires d’une trentaine de pays dans les camps de déplacés selon l’ONG Save The Children.

Fin février, au moins 80 enfants français se trouvaient aux mains des forces arabo-kurdes, selon des estimations de sources françaises.

Après une plainte de familles contre la France déposée en février auprès du comité des droits de l’enfant de l’ONU, les avocats Marie Dosé et Henri Leclerc, ont lancé en début de semaine une pétition pour leur rapatriement, qui a réuni à ce jour 4.356 signatures.

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