Anne Hidalgo, à Rouen © AFP

En France, les lignes bougent pour la présidentielle, en attendant Zemmour

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Anne Hidalgo candidate, Edouard Philippe soutient Emmanuel Macron, Marine Le Pen sous la pression d’Eric Zemmour…: la fébrilité est de mise à sept mois d’une élection qui s’annonce hors-norme.

La France est une marmite sous pression. A sept mois de l’élection présidentielle, dont les deux tours se dérouleront les 8 et 23 avril 2022, les lignes bougent dans une fébrilité de plus en plus perceptible.

La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé sa candidature, dimanche, en veillant bien à ne pas se déclarer dans la capitale: elle a choisi de le faire à Rouen. Se déclarant « fidèle » au PS, mais « libre », elle annoncé sa volonté de prendre en considération la « vie réelle » des Français, partant à leur rencontre avant de rédiger son programme.

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A gauche, l’enjeu est toutefois celui d’une impossible unité alors que les candidats risquent de se présenter en ordre dispersé.

Le premier tour des primaires écologistes se déroule en cette fin de semaine, du 16 au 19 décembre, avec pas moins de cinq candidats aux ambitions réelles, dont l’eurodéputé Yannick Jadot. La division des verts brouille leur image, pour l’instant.

L’alliance à gauche sera d’autant difficile à mettre en place que Jean-Luc Mélenchon est dans la surenchère perpétuelle et ne laisse entrevoir aucune volonté d’apaisement. Il en appelle pour l’heure à une « loi d’urgence sociale ». Ce week-end, Mélenchon était en débat à Ostende avec Raoul Hedebouw (PTB).

A l’extrême droite, Marine Le Pen a, elle aussi, officialisé sa candidature en démissionnant de la présidence du Rassemblement national. Entamant sa campagne avec une affiche verte empire vant les « libertés », selon une définition du terme toute personnelle, elle a notamment promis un référendum pour durcir la loi sur l’immigration.

Dans le camp de la droite radicale, la candidature de plus en plus probable du polémiste Eric Zemmour est « le » sujet du moment. L’homme ne cesse de susciter des polémiques au départ de ses prises de parole et de son nouveau livre, La France n’a pas dit son dernier mot, qui caracole déjà en tête des ventes.

Dénonçant les Français qui se prénomment Mohamed, un prénom qu’il veut interdire, ou critiquant les parents des enfants victimes des attentats de Toulouse, qui ont décidé de les enterrer en Israël, Zemmour remue la boue. « La France c’est un pays qui raconte le monde et là on va faire le fouille merde des prénoms », dénonce l’eurodéputé et philosophe Raphaël Glucksmann.

S’il ne s’est pas encore déclaré candidat, Eric Zemmour entretient à peine le suspens. Le CSA français a d’ores et déjà demandé que l’on décompte son temps d’antenne et CNews a mis fin à ses chroniques. Va-t-il prendre des voix à Marine Le Pen, au risque de compromettre son second tour? Sera-t-il « la » surprise du scrutin? La candidature du Rassemblement National, en tout état de cause, a déjà déclaré qu’elle ne le « traiterait pas comme un adversaire ».

Entre ces ambitions fortes d’alternance, l’actuel président de la république, Emmanuel Macron, n’a pas encore annoncé sa candidature. Mais dimanche, là aussi, les lignes ont bougé. L’ancien Premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé qu’il le soutiendrait sans réserve. « Il est fait d’un autre acier que tous les autres candidats potentiels », a-t-il loué. Edouard Philippe a créé un nouveau mouvement politique avec une quarantaine de maires. Objectif? Poser les bases d’une nouvelle majorité politique.

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La présidentielle pourrait d’ailleurs se jouer à droite. Au fil de son mandat, l’électorat d’Emmanuel Macron s’est droitisé, montre les enquêtes.

Or, à droite, les candidats sont également en ordre dispersé avec l’incertitude de primaires pour désigner le champion des Républicains entre Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez, Michel Barnier et autres Xavier Bertrand, en ruture de ban. « Il n’y aura qu’un candidat à droite », a promis le dernier nommé. Le torpillage des républicains lors de la dernière présidentielle, avec le combat des primaires et la déconvenue Fillon, est encore dans toutes les mémoires.

Le système électoral français, souvent loué en Belgique par le passé, est devenu presque aussi complexe que le nôtre.

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