Jens Stoltenberg © AFP

Désarmement en Europe : l’Otan garde la ligne avec Moscou

Le Vif

Le Secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a annoncé mercredi son intention de rencontrer vendredi le chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov dans le cadre de ses efforts pour sauver le traité de désarmement de 1987, pierre angulaire de la sécurité en Europe.

« Je compte rencontrer M. Lavrov à Munich, pendant la conférence sur la sécurité, parce qu’il est important de poursuivre le dialogue avec la Russie », a expliqué M. Stoltenberg au premier jour d’une réunion des ministres de la Défense de l’Otan au siège de l’Alliance à Bruxelles.

« Notre objectif principal est de préserver le traité sur les armes nucléaires de portée intermédiaire (FNI) conclu en 1987 par Moscou et Washington, a insisté Jens Stoltenberg.

Washington accuse Moscou d’avoir violé le traité avec le développement et le déploiement d’un nouveau missile de croisière, le 9M729, et a décidé de s’en retirer.

Moscou a immédiatement annoncé sa décision de faire de même. La fin du traité FNI est programmée pour août 2019. L’Otan exhorte la Russie de profiter de cette fenêtre de six mois pour se conformer à ses obligations et sauver le traité, ce qui impose la destruction des nouveau missiles.

Jens Stoltenberg a décrit les conséquences d’un échec du traité comme étant « très graves ».

L’Otan ne veut pas d’une « nouvelle course aux armements » et n’a pas l’intention de déployer de nouveaux missiles de croisière en Europe, a-t-il réaffirmé.

Mais l’Alliance doit se préparer à la fin de ce traité. « Je ne veux pas spéculer sur les résultats de la réflexion qui est engagée (…) mais nous serons unis et notre réaction sera mesurée et défensive », a-t-il affirmé.

Jens Stoltenberg a évoqué le renforcement des options conventionnelles. Les 29 membres de l’Alliance augmentent de manière significative leurs dépenses de défense, pour les porter à 2% de leur PIB en 2024, et mettent en oeuvre la capacité de déployer en 30 jours 30 navires de combat, 30 escadrons aériens et 30 bataillons.

Tous ces sujets seront discutés pendant les deux journées de la réunion à Bruxelles, la première depuis la décision de Washington et Moscou de sortir du traité FNI.

Les Européens se montrent méfiants vis-à-vis de Donald Trump et attendent de connaitre les intentions des Américains.

Ils vont « écouter attentivement Patrick Shanahan », chargé d’assurer l’intérim du secrétaire à la Défense Jim Mattis, remercié après avoir affiché ses désaccords avec le président Donald Trump.

Jim Mattis était très apprécié et respecté à l’Otan. « Nous ne savons pas si Shanahan a vocation à devenir le nouveau secrétaire à la défense ni si la politique de Mattis sera poursuivie », a expliqué le représentant d’un pays européen.

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